Parlementaires, SNCF : Macron tient ses promesses, Pétain moderne des réformes

Macron Réformes SNCF Promesses Parlementaires
 

Macron mène à fond de train ses réformes, à la SNCF et quant au nombre des parlementaires. Il tient ses promesses sans souci des réactions, comme naguère le maréchal Pétain attaché à sa réforme constitutionnelle. En plus moderne.
 
Avec Macron, la politique française passe de Pasqua à Pétain. Hier, on s’était habitué à ce que les promesses des politiques n’engagent que ceux qui les écoutaient, aujourd’hui Macron tient ses promesses, même celles des autres, ainsi que le proclamait le maréchal Pétain sur une affiche du premier mai relative aux promesses du Front Populaire. Ce n’est pas du front populaire qu’Emmanuel Macron tient les promesses, mais, en bon président moderne venu de la gauche, celles de la droite.
 

Macron réforme la SNCF au-delà de ses promesses

 
Ni Sarkozy ni Fillon n’aurait osé mener les réformes qu’il lance dans les jambes de la SNCF. On ne sait pas vraiment bien de quoi il s’agit, personne n’a lu le détail du projet ni les arguments des syndicats, mais on en a déjà marre des grèves. De Dunkerque à Palavas-les-flots chacun se dit, après avoir perdu sa journée à chercher un moyen d’échapper à l’enfer : si Macron nous débarrasse de ces …, ce n’est pas pour ça que je voterai pour lui, mais ça lui vaudra une indulgence. Tant pis, d’ailleurs, si le produit de la réforme est pire que ce qui existe, si la propriété publique désossée est pillée sans profit pour l’usager, son porte-monnaie ni sa sécurité : le fait est qu’on ne veut plus voir Pépy et sa clique d’incapables idéologues. Ils ont tout fait pour nous faire préférer autre chose qu’eux, leurs sales gueules, leurs tarifs aberrants, leur communication insupportable, leur suffisance et leur insuffisance, leurs chibanis, leur statut. Edouard Philippe est d’accord avec nous, ils ne sont pas à la hauteur. Allez, raus, tout le monde dehors et passons à autre chose : Mélenchon était un guignol, Macron est le véritable dégagiste. Expression parfaite de la caste politique, il utilise pour avancer le dégoût profond qu’elle inspire, en même temps que l’envie de casser ce qui existe, acquis sociaux et privilèges en même temps, tout ce qui règle au fond la vie du pays : c’est un révolutionnaire quasiment nihiliste.
 

Pétain, les parlementaires et la république moderne

 
Autre promesse, autre réforme, autre réussite morale. Cette fois, il s’agit d’un autre train, celui des sénateurs et des députés. Vous avez tous lu sur les réseaux sociaux de ces posts vengeurs où l’on déplore que nos élus soient relativement beaucoup plus nombreux qu’aux Etats-Unis, ce qui, joint aux privilèges dont ils jouissent, coûte un argent fou à la nation. Eh bien, Macron a entendu la plainte du web, et conformément à ses promesses, il va réduire le nombre de nos parlementaires. On n’est pas vraiment sûr que ce soit un bien. Un parlementaire français représente moins d’électeurs qu’un russe ou un américain, mais beaucoup plus qu’un anglais, un suisse ou un finlandais. Dans quel pays la démocratie fonctionne-t-elle le mieux, coûte-t-elle le moins cher ? Questions oiseuses. Ce qui compte, c’est que Macron tienne ses promesses. C’est l’oiseau rare, le président optimal. Pendant ce temps-là, il tient aussi les promesses qu’il a faites aux autres, ses commanditaires. Les frontières restent ouvertes à l’invasion des biens, des personnes, des us, des coutumes, pour la plus grande gloire de la république universelle.
 

Pauline Mille