Avec Mgr Stefan Oster, cinq évêques allemands affirment la foi catholique sur le mariage, la sexualité humaine et la communion

Avec Mgr Stefan Oster, cinq évêques allemands affirment la foi catholique sur le mariage, la sexualité humaine et la communion
 
C’est un jeune évêque allemand – Mgr Stefan Oster, 49 ans, nommé à la tête du diocèse de Passau en avril 2014 par le pape François – qui a pris la tête de ce que l’on pourrait appeler une « contre-révolution » face aux déclarations révolutionnaires de plusieurs de ses confrères sur le mariage, la sexualité humaine et l’accès à la communion. Si cette opération de révolution dans l’Eglise est menée par le cardinal Walter Kasper et par le cardinal Reinhard Marx (qui l’avait sacré évêque…), Mgr Oster, lui, a choisi d’agir en répondant aux revendications hérétiques du plus puissant groupe laïque allemand, le Comité central des catholiques allemands (ZdK). Les cinq évêques qui ont contresigné son appel sont pour la plupart âgés de moins de 60 ans.
 
Le ZdK (Zentralkomitee der deutschen Katholiken) est une organisation fondée par l’épiscopat allemand, qui se veut la voix officielle des laïcs catholiques du pays. Le 9 mai dernier, il a publié un appel officiel, unanimement adopté lors de son assemblée générale à Würzburg, pour demander que les divorces remariés puissent accéder à la communion, et au-delà – conformément aux objectifs moins visibles visés par le « lâcher de ballon » du cardinal Kasper à ce sujet – l’acceptation de toutes les formes de cohabitation, la bénédiction des couples homosexuels et la « remise à plat de la question de la contraception ».
 

Une réponse aux demandes des « laïcs allemands » qui veulent la bénédiction de toute sexualité humaine hors mariage

 
Un peu plus directes et explicites que les suggestions du cardinal Marx, les demandes du laïcat allemand auraient dû, selon toute logique catholique, attirer la condamnation ou une demande de rétractation de la part de l’ensemble des évêques qui ont la charge de ce troupeau.
 
Dans les faits, c’est Mgr Stefan Oster, évêque d’origine salésienne, qui a été le premier à réagir sur sa page Facebook, obtenant par la suite le soutien d’une poignée de confrères : Mgr Konrad Zdarsa d’Augsburg, Mgr Gregor M. Hanke OSB, d’Eichstätt, Mgr Wolfgang Ipolt de Görlitz, Mgr Rudolf Voderholzer de Regensburg, et Mgr Friedhelm Hofmann de Würzburg qui ont « souscrit totalement » aux paroles du prélat, rappelant qu’elle est fondée sur les paroles du Christ et exhortant chacun, dans la société sécularisée de l’Allemagne aujourd’hui, à ne pas « perdre courage » et ni à « chercher des accommodements à l’égard du courant dominant ».
 
Ce courant qui se veut dominant au sein de l’Eglise catholique en Allemagne demande notamment, par la voix du ZdK, « une acceptation inconditionnelle de la vie en commun des couples de fait du même sexe ainsi qu’un positionnement clair contre la marginalisation, qui existe toujours, des personnes homosexuelles ». Et de plaider pour la reconnaissance des « valeurs » présentes dans les formes de vie familiales qui « ne satisfont pas à la forme d’un mariage sacramentel ».
 

Mgr Stefan Oster et cinq évêques allemands affirment la foi catholique et le respect du Christ et de la communion

 
Mgr Oster avertit au contraire qu’il faut « former sa conscience dans la foi de l’Eglise », et il rappelle : « L’Eglise croit, appuyée sur la Révélation, que la jouissance des relations sexuelles trouve son authentique et, en définitive, son seul lieu légitime dans le mariage entre un homme et une femme, où les deux sont ouverts à la transmission de la vie et en vue duquel on contracte une union indissoluble jusqu’à la mort de l’un ou de l’autre. » « Du point de vue de la Sainte Ecriture, n’importe quelle autre forme de consommation de la pratique sexuelle en dehors du mariage est considéré comme fornication ou adultère, avec des conséquences dramatiques pour ceux qui s’y aventureraient. »
 
Soulignant que les demandes de reconnaissance et de bénédiction exprimées par le laïcat allemand du ZdK ne visent pas la simple amitié, que l’Eglise a toujours mise en valeur, mais « pour l’essentiel, le sexe entre deux personnes », Mgr Oster l’appelle à retrouver la « cohérence » catholique.
 
On lui saura gré d’avoir critiqué le langage des « valeurs » : « La foi et l’Ecriture ne se fondent pas d’abord sur des valeurs, mais sur la Révélation, sur le Christ Lui-même. Celui-ci n’est pas une “valeur” mais la Parole même de Dieu, c’est celui qui aime l’homme personnellement, qui le touche, le libère, le rend capable d’une autre vie, et surtout, d’un amour et d’une fidélité que l’homme ne possède pas de lui-même, mais à travers le Christ. Si donc le critère est le Christ Lui-même, si à travers l’Ecriture, la Tradition et le Magistère nous avons obtenu une connaissance claire de sa volonté (voir par exemple 1 Cor 7, 10-11), alors, à mon avis, nous aurions besoin d’un éclairage beaucoup plus important que celui du seul appel aux valeurs pour nous expliquer pourquoi, à propos de ces seuls thèmes cruciaux relatifs au mariage et à la sexualité, il faudrait changer la volonté du Christ après 2000 ans. »
 
Disant son « inquiétude » devant le fait que « l’immense majorité » des représentants de l’institution laïque allemande officielle se soit engagée dans ce chemin, Mgr Stefan Oster l’accuse de s’être à tort appuyée sur les paroles du pape François. « Il y a une forte probabilité que le prochain synode nous montre qu’aussi bien le nom que le programme du pape François ont été instrumentalisés pour faire progresser le programme politique, qui n’est pas biblique, du ZdK. »
 

Anne Dolhein