La divulgation des archives du cabinet Mossak Fonseca à Panama sur les montages off-shore provoque un scandale d’une plus grande ampleur que Wikileaks et l’affaire Snowden. Un pool mondial de cent journaux piloté par la maçonnerie a organisé les fuites. A travers une critique vertueuse des paradis fiscaux, la cible est la Haute Finance.
L’opération de presse est magnifique et va durer plusieurs semaines. Le premier scandale de Panama, voilà un peu plus de cent vingt ans, n’a bouleversé que la France, le nouveau sera mondial. Onze millions cinq cent mille fichiers sont tombés dans les mains de quatre cents journalistes répartis entre cent sept rédactions dans soixante-seize pays de vingt sept langues. Ils concernent des montages off shore utilisés par le cabinet Mossak Fonseca, en lien avec plus de cinq cent banques, pour réduire les impôts d’innombrables particuliers et sociétés. Par tous les moyens même légaux. Parmi les « clients », on compterait, d’après les premières fuites publiées, un millier de Français, 128 dirigeants politiques et hauts fonctionnaires de niveau mondial, 12 chefs d’Etat et de gouvernement dont six en exercice (une source anglo-saxonne a parlé, elle, de 72, en poste ou retraités), plusieurs criminels recherchés par Interpol et 29 des plus 500 plus grandes fortunes mondiales répertoriées par le magazine Forges.
Des fuites calculées au millimètre pour un scandale mondial
Tout a été pensé pour faire saliver le public. Le père de l’un des deux fondateurs du cabinet volé, l’Allemand Jürgen Mossak, fut Waffen SS puis agent de la CIA. La liste complète, non pas des chéquards, mais des évadés fiscaux présumés coupables, ne sera publiée qu’en mai, mais déjà des fuites soigneusement ménagées révèlent quelques noms juteux. Le premier est une vedette mondiale dans le genre controversé, grand méchant pour les uns et sauveur pour les autres, Vladimir Poutine. Des « proches » auraient tripatouillé des affaires off-shore pour un montant total de deux milliards de dollars. Mais il y a aussi le roi d’Arabie saoudite, le président milliardaire ukrainien Porochenko, la fille du Chinois Li Peng, le père de David Cameron, Ian, et, en France, nos amis Cahuzac, Balkany, Patrick Drahi – pas de quoi surprendre la plus blanche des oies du Capitole, mais du monde qui fait causer sur le zinc. Plus surprenant est la présence sur la liste du premier ministre islandais Gunnlaugsson et de son épouse : on sait que l’Islande a fait un bras d’honneur aux système bancaire international et aux pressions mondialistes auxquelles elle se trouvait soumise lorsqu’elle s’est reconstruite toute seule après la banqueroute de 2008. Serait-ce une punition ? Hors politique, on note Michel Platini, Lionel Messi, et, toujours pour les amateurs de foot, des pontes de l’UEFA et de la FIFA. Ca va jaser chez les fans de Kro.
Panama, New York, Londres : la maçonnerie à la manœuvre
Maintenant, quelle est la cible de ce déballage de fuites ? Il faut se demander d’abord quel en est l’heureux réceptacle. Les « Panama papers », comme on les appelle, dérobés au cabinet Mossak Fonseca, sont actuellement « traités » par le Consortium international des journalistes d’investigation (acronyme anglais : ICIJ), un pool mondial des journaux dits de référence (et non dits de gauche), en France le Monde, en Angleterre le Guardian, aux Etats-Unis, le New York Times et The Post, en Allemagne die Süddeutsche Zeitung. C’est d’ailleurs à ce dernier qu’un mystérieux bienfaiteur aurait « donné gracieusement » les révélations. Chacun est libre bien entendu de croire à cette belle histoire, mais, donnés ou achetés, les fichiers ont été volés, et cela fait donc de l’ICIJ un receleur.
Dans le style moral propre à la maçonnerie, le consortium affirme que « Les documents montrent que les banques, les cabinets d’avocats et autres acteurs opérant dans les paradis fiscaux oublient souvent leur obligation légale de vérifier que leurs clients ne sont pas impliqués dans des entreprises criminelles. »
Cette vertueuse affirmation (que nulle preuve matérielle n’étaie pour l’instant), masque opportunément que le consortium est entré illégalement en possession des documents dont il fait ainsi l’analyse. C’est d’ailleurs ce que lui rappelle Ramon Fonseca Mora, directeur et fondateur, avec l’Allemand Jürgen Mossak, du cabinet dont les archives font aujourd’hui scandale. Il a qualifié de « crime » le vol des fichiers, et voit dans les fuites « une attaque contre le Panama car plusieurs pays n’apprécient pas que nous soyons très compétitifs pour attirer les entreprises »
Montages off-shore : la presse contrôlée, un tribunal mondial
Quoi qu’il en soit, le journalisme d’investigation évolue sans cesse. Naguère, le ministre de l’intérieur, ou son frère, ou la concierge du directeur du KGB, ou la femme de ménage de l’ambassade d’Allemagne, fournissait un dossier clé en main au journaliste d’investigation, qui prétendait ensuite avoir planqué pendant des semaines la nuit devant une poubelle pour en tirer toute la substantifique moelle. C’était flatteur. Aujourd’hui, les fuites sont officiellement versées à un consortium dont la seule utilité reconnue est de trier les données et de secréter une interprétation politique. Or sa fonction réelle est de se constituer en tribunal moral : la lutte contre l’évasion fiscale (mal absolu, puisqu’elle est le péché des riches, et qu’elle est réputée pouvoir masquer, dans les paradis fiscaux qui sont un enfer pour la conscience de gauche, le blanchiment de l’argent de tous les trafics, drogue, arme, prostitution, organes) est le moyen de justifier l’avènement d’un corps mondial de journalistes justiciers, chevaliers blancs de la maçonnerie chargés de pister les noirceurs de la Haute Finance.
L’argent de la Haute Finance intéresse la maçonnerie
Car, dans l’imbroglio des procédures lancées contre les paradis fiscaux, c’est bien elle, la Haute Finance, qui est la cible de l’appareil de surveillance patiemment construit par la maçonnerie mondiale pour prendre la maîtrise des flux financiers. L’OCDE, l’UE, l’ONU, et d’autres institutions internationales sujettes à l’influence de la maçonnerie ont chacune leur liste de paradis fiscaux, qui, bien que non définis légalement, sont leurs bêtes noires. On estime couramment que cinquante pour cent des flux financiers passent par ces paradis fiscaux, des fuites énormes qui échappent au contrôle des Etats normaux et des organisations internationales, d’où un manque à gagner incalculable.
Alors que la chasse aux activités criminelles ou délictuelles est l’objectif avoué, le véritable souci est de retrouver la maîtrise de cet argent – et surtout du pouvoir qui l’accompagne. Cela, bien sûr, au détriment de la Haute Finance internationale, qui n’a bâti ses fortunes et ne les maintient qu’en échappant à l’impôt – le plus souvent par l’anonymat que les montages off-shore permettent. Les fuites organisées par le vol des fichiers du cabinet de Panama provoquent à juste titre un scandale médiatique mondiale, mais leur vraie cible est sans ambiguïté la Haute Finance, que la maçonnerie entend mettre au pas dans son projet de gouvernance globale : l’argent sera le moyen du mondialisme, non son dirigeant, et les marchés n’en seront pas les maîtres, juste les contremaîtres.