A l’occasion d’un entretien sur la sixième chaîne espagnole dans l’émission « Al Rojo Vivo » (« rouge vif »), le fondateur et président du mouvement d’extrême gauche populiste Podemos, Pablo Iglesias a réclamé « plus de François, moins de Cañizares », en accusant la hiérarchie catholique en Espagne de favoriser des ultra-conservateurs face au pape.
Podemos et son chef, Iglesias le mal nommé, mènent depuis plusieurs années campagne contre l’Eglise catholique en Espagne. Le mouvement, très lié au chavisme vénézuélien, multiplie les initiatives locales et nationales pour réduire la reconnaissance officielle de l’église catholique et des fonds dont elle dispose, participant à des campagnes pour l’expropriation d’églises ou, dernièrement, pour l’arrêt de l’émission de la messe dominicale sur la deuxième chaîne publique espagnole. Par ailleurs, le mouvement participe à des rencontres du type New Age où s’entremêlent chamanes, professeurs de yoga et autres écolos hurluberlus.
Pablo Iglesias, fondateur de Podemos, s’en prend à l’Eglise catholique en Espagne
Eh bien, Pablo Iglesias, il se sent plus à l’aise avec le pape François qu’avec les cardinaux et évêques espagnols, surtout depuis que le cardinal archevêque de Valence, Antonio Cañizares – on l’appelait le « Ratzinger de poche » – vient d’être élu, la semaine dernière, vice-président de la conférence épiscopale d’Espagne.
« On dirait que la hiérarchie ecclésiastique en Espagne veut couper la tête aux hommes du pape et mettre en place des ultra-conservateurs comme M. Cañizares. Si seulement le pape François pouvait s’imposer beaucoup plus en Espagne parce que je crois que tout irait bien mieux dans notre pays. Plus de François et moins de Cañizares ! », s’est-il exclamé.
« Moi je n’aime pas entendre M. Cañizares sur TVE envoyant les gays en enfer parce que semble-t-il, si deux hommes ou deux femmes s’aiment cela va contre ses idées, et je ne veux pas que cela paraisse à la télévision ; s’ils ont besoin d’attaquer les gays, ou les femmes qui ont interrompu leur grossesse, ou pour dire que si deux personnes de même sexe se marient ce n’est pas un mariage mais une aberration, ou s’ils veulent dire que les garçons ont un pénis et les filles une vulve, qu’ils le disent sur 13TV », a-t-il ajouté. Il faisait allusion à une initiative de l’association HazteOir qui, sous les huées de la gauche, a fait circuler un « Bus de la liberté » avec cette inscription sur les garçons et les filles. C’était une riposte à une campagne d’affichage public en janvier affirmant : « Il y a des filles avec un pénis et des garçons avec une vulve. »
Iglesias aime bien le pape François, et pas du tout Cañizares
C’est pour cela, a expliqué Iglesias, que Podemos réclame la fin des émissions catholiques sur les chaînes publiques.
« Et c’est quelqu’un qui sympathise énormément avec le pape François qui le dit », a-t-il ajouté. « Moi, le pape François, je l’aime bien. »
A cause de sa « dictature de la miséricorde », pour reprendre l’évocateur raccourci de Steve Skojec, sur OnePeterFive ?