Martyrs de la Guerre d’Espagne : l’archevêché de Tarragone minimise la responsabilité des Républicains

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Les Républicains de la Guerre d’Espagne étaient des enfants de chœur et la Terreur Rouge une vue de l’esprit… Les milliers de prêtres, de religieux, de religieuses assassinés, souvent dans un paroxysme de barbarie, entre 1936 et 1939 par les communistes – plusieurs centaines de ces clercs et religieuses ont été béatifiés et canonisés au titre de leur martyre pour avoir été certainement tués en haine de la foi – sont bien morts. Mais les autorités républicaines n’ont eu aucune responsabilité quant à ces massacres, c’est l’archevêché de Tarragone qui vient de l’affirmer dans un communiqué en catalan signé par le vicariat général. Le document demande au contraire pardon pour le « rôle joué par l’Eglise dans le franquisme » en reconnaissant « la souffrance de tant de personnes affectées »… parmi les Républicains.

Ce faisant l’archevêché de Tarragone a pris le parti de la Loi de la Mémoire Démocratique, adoptée en 2022 par la coalition entre les socialistes et l’extrême gauche de Podemos, observe le site catholique hispanophone Infocatolica.com en rappelant que cette loi est « l’instrument idéologique d’imposition d’une vision biaisée et partisane de ce qui s’est passé pendant la guerre civile et le franquisme ». L’archevêché y ajoute explicitement, note le site, la défense de la thèse selon laquelle les autorités républicaines n’avaient rien à voir avec les crimes contre l’Eglise et les catholiques.

 

L’archevêché de Tarragone préfère les Républicains aux Franquistes

Certes il est fait mention des milliers de morts et de la persécution de l’Eglise. Mais pas question d’en rendre qui que ce soit responsable. Des éléments incontrôlables, sans doute… air connu.

« Cette répression a été menée par des groupes appelés comités, membres de partis radicaux et de syndicats, qui apparemment ne dépendaient pas des autorités républicaines et agissaient hors la loi », assure ainsi le communiqué de l’archevêché de Tarragone. Celui-ci « sauve ainsi la face des autorités républicaines dans un communiqué qui tente de justifier le fait que le vicaire général de l’archevêché a demandé pardon pour la collaboration de l’Eglise avec celui qui l’a littéralement sauvée de l’extermination : Francisco Franco », souligne Infocatólica.

Le vicaire général, Joan Águila, est l’homme en polo lavande que l’on voit sur la photo accompagnant cet article au moment de prêter serment à l’archevêque de Tarragone, Mgr Joan Planellas.

 

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Et pour que les choses soient bien claires – il y a des bons et des méchants et les bons sont les Rouges ! – l’archevêché de Tarragone dénonce les procès qui ont eu lieu après la guerre civile, accusant le régime franquiste de répression :

« Une fois le conflit de guerre terminé, une vague de répression a été déclenchée, allant jusqu’à la peine de mort, contre les autorités et les militants républicains et les citoyens de gauche, encouragée par les mêmes autorités franquistes. »

Le communiqué ajoute :

« Cependant, l’Eglise catholique, abîmée sur le plan humain et patrimonialement par la guerre et le conflit social, a espéré rétablir tout ce qu’elle avait perdu et, à d’honnêtes exceptions près, a hypothéqué sa liberté d’action pastorale en échange d’une protection qui l’a amenée à taire ce que l’Evangile exigeait.

« Demander pardon est donc une question de justice, qui aidera l’Eglise catholique à retrouver sa dignité et la rapprochera sans aucun doute de l’Evangile. »

 

La Guerre d’Espagne projette toujours son ombre

On ne voit pas bien en quoi l’Eglise aurait à demander pardon pour ce qui a été fait, comme on l’a dit plus haut, par les autorités franquistes, souligne Infocatólica. Aucun prêtre, religieux ou évêque n’a été membre des tribunaux qui ont jugé les crimes de guerre et les crimes de haine contre la foi après la guerre civile. Et il est bien connu que l’Eglise a demandé à Francisco Franco d’être indulgent.

D’autre part, un exemple clair du jugement que l’Eglise a toujours porté sur le régime franquiste, tant qu’elle ne s’est pas soumise au discours du gouvernement socialo-communiste, se trouve dans les déclarations de Jean XXIII : « Il fait adopter des lois catholiques, il aide l’Eglise, c’est un bon catholique… Que veulent-ils de plus ? »

 

Jeanne Smits