Planetarium est un drame, et même du fait de la précision recherchée dans la reconstitution de l’époque, les années 1930 en France, un drame historique. Il faut saluer l’effort de reconstitution des décors, des intérieurs et des meubles de style Art Déco, des costumes, des atmosphères, avec le monde de l’Art ou du cinéma…S’y ajoutent des mondes particuliers, ceux, très présents à cette époque, de la recherche pseudo-scientifique dans le domaine spirite. Un riche mécène veut prouver l’existence des fantômes, de manière « scientifique ». Il y a tout lieu de croire qu’il n’y arrivera pas. Ce monsieur Korben est un ancien combattant de la première guerre mondiale, engagé volontaire pour la France, de nationalité française et d’origine juive polonaise. Comme il préside aussi une société de cinéma, il essaye de filmer les séances spirites avec ses médiums favorites, un duo de sœurs américaines, qui vit de ce talent particulier. Rappelons que de telles séances, que ce soit sous prétexte affectueux de dialoguer avec les défunts chers, ou pseudo-scientifique, sont interdites par l’Eglise, car mettant fréquemment en contact les expérimenteurs avec des esprits diaboliques.
Planetarium : un sujet sulfureux pour un film qui manque d’une direction ferme
M. Korben veut voir ses défunts familiers apparaître sur les photographies et films expérimentaux, alors que ses assistants affirment ne rien voir. Ses plus proches collaborateurs habituels osent lui avouer craindre pour sa raison. Le film ne propose pas vraiment de point de vue durant l’essentiel de l’intrigue sur le sujet, avant de tendre brusquement vers la critique rationaliste. Des gens perdus, à la recherche de fantômes, d’une profonde tristesse intérieure, derrière une façade de gaieté, réussiraient à communiquer entre eux, et eux seuls, à l’unisson, à travers le biais d’un exercice puéril. Planetarium essaye d’instiller une émotion. A notre avis, il n’y parvient pas le plus souvent, et ennuie tout simplement. C’est dommage. Les interprètes sont pourtant bons, dont la vedette américaine Natalie Portman, qui s’exprime en un français très correct, petite curiosité. Mais il manque une direction ferme, et cela se sent fortement.
Hector JOVIEN