Présidentielle, Affaire Fillon : la gauche mondialiste discréditée a repris la main

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Le phénix renaissant de ses cendres (gravure du XVIIIe siècle)

 
Il y a quelques mois la gauche mondialiste se trouvait discréditée et laminée en la personne de François Hollande. Aujourd’hui, elle a repris la main dans la présidentielle grâce à une opération politico-médiatique de grand style dont l’affaire Fillon est le dernier mouvement en date.
 
Même Daech n’y pouvait rien. Malgré massacres et décapitations, la cote de Hollande retombait plus bas après chaque attentat, au point qu’on prévoyait pour lui une popularité à un chiffre. Le président avait beau recevoir des distinctions internationales et jouir de l’estime de la communauté mondialiste, il sombrait. Et il entraînait dans son naufrage une gauche aussi divisée que discréditée. Tout le monde s’accordait à dire qu’elle n’atteindrait pas le second tour de la présidentielle. Aujourd’hui, les sondages sortent par rafales, et nous prédisent que tant Hamon que Macron peuvent être finalistes de la présidentielle : la gauche mondialiste a repris la main, soit sous sa forme classique et bancaire, soit sous sa forme prolétarienne et altermondialiste. Comment en est-on arrivé là ?
 

Juppé, première étape du retour de la gauche

 
L’opération a commencé en pleine débine de la gauche, quand François Hollande préparait sa candidature. C’est alors que fut lancée par les médias l’image d’un Juppé vainqueur. Sous couleur de la lassitude présumée des Français devant les figures trop connues, pour ne pas jouer le match retour de 2012, on fit passer l’idée, grâce à des sondages répétés et une campagne de tous les instants, que Juppé était le candidat approprié pour battre la gauche. Le faire passer pour un homme neuf relevait de la gageure, il était déjà premier ministre voilà plus de vingt ans, mais on y arriva. Les Français, on le sait bien, ont la mémoire courte.
 
Pourquoi cette Juppémania ? Parce que l’homme est islam et immigration friendly, et que l’on voulait éliminer la parole de Nicolas Sarkozy au profit de « l’identité heureuse ». Président aussi lamentable qu’un autre, Sarkozy est en effet un excellent candidat à la présidentielle, il excelle à prendre le vent de l’opinion, et commençait une campagne très à droite, axée sur le refus de l’invasion et la défense de l’identité française, ce dont le lobby mondialiste ne veut à aucun prix. Il se rappelle que 2007 a donné un coup d’accélérateur au mouvement populiste.
 

Fillon, deuxième étage de la manip présidentielle

 
Utile contre Sarkozy, Juppé ne pouvait pas tenir la route longtemps. Trop vieux, trop ennuyeux, et surtout trop à gauche pour les électeurs de la primaire de la droite. On a senti dans les derniers jours de la campagne précédant le scrutin que l’électorat exaspéré par Hollande et la gauche, qui se sent parfois tenté par Villiers ou Le Pen, s’est reporté sur Fillon, Sarkozy étant démonétisé, parce que celui-là reprenait en quelque sorte le rôle que celui-ci avait tenu en 2007, mais en plus propre, en plus catholique aussi.
 
Fillon sut en effet, lui qui ne veut revenir ni sur la loi Veil, ni sur la loi Taubira, recueillir le soutien de Sens Commun (ces gens qui prétendent défendre la vie, la famille et le christianisme). Et il sut aussi, sans se laisser aller aux gros mots d’un Sarkozy, qui choquent dans les garden-parties sarthoises, se poser en transgresseur du système, refusant par exemple toute repentance de la France pour son histoire coloniale. Cela a marché comme sur des roulettes. Hélas pour lui, il en a fait un peu trop. Il s’est présenté en « chrétien » et en « gaulliste », ce que la mouvance mondialiste, de gauche ou non, ne lui a pas pardonné. Il a en outre continué à se faire des ennemis à droite en jouant cavalier seul. Tout était donc prêt pour l’affaire d’aujourd’hui.
 

Comment Hollande a sauvé la gauche en disparaissant

 
De l’autre côté, Hollande, ayant multiplié les fautes, incapable de faire quoi que ce soit d’efficace pour l’économie française, même dans le domaine des apparences, dut enfin renoncer. Il le fit avec habileté et un grand sens de la mise en scène, alternant demi soutiens et absences calculées, de sorte que la gauche, tout en restant divisée, se requinqua. Sans doute sa partie hollandienne, qu’elle prît le visage de Valls ou de Peillon, demeurait discréditée, mais Hamon sortit de ce coup de bonneteau. C’était du pain bénit pour Macron, pour lui-même, et pas très bon pour Mélenchon : celui-ci a prospéré parce que le parti socialiste, profitant du pouvoir et s’y accrochant, a renié certaines de ses promesses et déçu ses électeurs, qui se sont reportés sur les débris du PC agrégés dans le parti de gauche. Dès que, sous les traits de Hamon, le PS retrouve sa verve démagogue, avec par exemple le revenu pour tous, Mélenchon se dégonfle naturellement. On peut donc prévoir qu’une partie de la gauche de la gauche va rejoindre Hamon pendant qu’une partie de la droite du PS va rejoindre Macron.
 

La grande affaire aujourd’hui, c’est la « nouveauté »

 
Ce que sera le match entre les deux est difficile à prévoir, cela dépend d’eux-mêmes et des médias. Pour l’instant, les deux ont bénéficié d’une extrême complaisance, Hamon pour tuer Valls et faciliter ainsi la croissance de Macron, Macron parce que c’est le candidat parfait du système, pour reprendre la terminologie pour une fois pertinente de Christiane Taubira. Il est à la fois proche des Rothschild, européiste, mondialiste, extrêmement fragile et manipulable.
 
On le présente en effet en homme neuf, c’est le terme qui le caractérise et attire vers lui la bienveillance de nombreux Français auxquels on explique depuis des mois que si la démocratie où ils vivent ne fonctionne pas c’est qu’on y rencontre toujours les mêmes têtes – c’est faux bien sûr, mais cela évite de poser les vraies questions, et cela permet en outre de mettre en selle de « nouvelles » figures. C’est-à-dire des créations nouvelles, des créatures du système, ce qui est le cas de Macron.
 

Une main mondialiste sur Macron, gentil Frankenstein fragile

 
Que peut signifier neuf en politique ? Vierge ? Inexpérimenté ? Vierge, Macron ne l’est pas. C’est un homme qui vient de la banque Rothschild et qui a passé cinq ans dans les pas de François Hollande, son mentor et son bienfaiteur. D’abord comme secrétaire général adjoint de l’Elysée, où il a pris part au plus haut niveau aux pires décisions du règne, ensuite comme ministre de l’Economie, ordinairement désastreux. Inexpérimenté, il l’est, dans une certaine mesure. Il n’a jamais été élu, ni n’a rien gouverné, agissant plus en conseil qu’en décideur final. Je ne vois pas en quoi cela peut être un bien pour les Français, si je vois en revanche comment cela peut aider ses commanditaires à le manipuler.
 
Et puis il est sorti du chapeau de Hollande, via sondages et médias, il n’a d’autre consistance que son personnage médiatique : il est donc fragile et de ce fait soumis à ceux qui l’ont construit. Ce gentil Frankenstein ne risque pas d’échapper à ses créateurs, d’autant qu’ils le tiennent par sa vie privée. Il peut être descendu en flammes demain par n’importe quelle affaire.
 

Gauche droite mondialiste ou gauche gauche altermondialiste ?

 
Tout cela est au fond secondaire. Si Macron est opposé au second tour à Marine Le Pen, l’opération mondialiste aura pleinement réussi : la gauche droite moderne éliminera l’hydre populiste. Si c’est Hamon, ce sera la gauche gauche, et cela sera aussi bien pour le sérail mondialiste, avec un peu plus de socialisme encore, du sociétalement correct et l’invasion à fond les manettes.
 
L’essentiel est que Fillon n’y soit pas. Non pas qu’il aurait fait un président meilleur que les autres, mais en tant que candidat dit de « droite », il se trouvait obligé à faire entendre une petite musique nationale et conservatrice forcément absente sans lui : car aucun des  remplaçants éventuels n’y penserait. Wauquiez serait victime de croche pieds avant d’être candidat, quant aux quinquas Baroin et Bertrand, ils sont ostensiblement francs-maçons.
 

Quelle que soit l’issue de l’affaire Fillon, la droite est discréditée

 
Il n’est pas encore dit au moment où j’écris, malgré les cris de la meute qui presse Fillon, que l’affaire le mène à démissionner. Mais il aura suffisamment perdu de plumes, et les médias et les sondeurs s’emploient à amplifier le phénomène, pour que la gauche soit complètement requinquée, comme si elle n’avait pas fait pendant cinq ans la preuve de sa nocivité aggravée.
 
Reste l’hypothèse où Marine Le Pen ne serait pas présente au second tour. Elle n’est nullement à écarter. Les sondages qui la font reine aujourd’hui peuvent la dégonfler demain. Mais gauche et droite me semblent avoir trop intérêt à ce qu’elle soit finaliste pour qu’elle ne le soit pas. En effet, elle se trouvera obligatoirement battue à plate couture par l’effet de l’interdit jeté sur le Front national. Il suffit de lui être opposée pour gagner. Voilà pourquoi les médias l’épargnent relativement en ce moment. Et pourquoi les coups de poignard tombent dans le dos de François Fillon.
 

Marine Le Pen a repris une thématique de gauche

 
Avec ou sans Marine Le Pen, le débat de la présidentielle, qui devait porter pour satisfaire les Français sur l’invasion et la faillite du socialisme mondialiste, s’est déporté d’abord sur des magouilles, ensuite sur des thèmes de gauche. Et Marine Le Pen ne fait rien contre : elle propose un socialisme vaguement national, maçonniquement très convenable sur les questions de société (avortement, peine de mort), et bien mièvre quant à l’identité. Le grand remplacement est nié et la pâle priorité nationale remplace la préférence nationale. Au moment même où Trump triomphe en Amérique, il n’y a plus d’offre populiste de droite en France. C’est pourquoi la gauche mondialiste, complètement discréditée pourtant, a repris la main.
 

Pauline Mille

 
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