Todd Glider, responsable d’un site pornographique de réalité virtuelle (VR) sur Internet, a avoué lors d’un entretien publié par le média officiel russe Radio Sputnik que les contenus pornographiques constituent la force qui alimente la recherche et les ventes des lunettes spécialisées comme l’Oculus Rift.
Alors que la réalité virtuelle s’insinue de plus en plus dans la vie quotidienne, Glider estime qu’elle va totalement bouleverser la manière dont nous profitons de nos loisirs, ainsi que notre manière d’interagir avec le monde.
« Avant toute chose, elle vous permet simplement de vous approcher des contenus, et du point de vue du consommateur, c’est un avantage énorme, énorme », a déclaré ce marchand de viande humaine. « C’est tellement plus passionné, tellement plus intime, tellement plus immédiat. »
La pornographie, moteur du développement de la réalité virtuelle
Selon Todd Glider, la technologie devrait proposer des expériences inimaginables dans le cadre actuel des contenus classiques et même des films 3D : la réalité virtuelle permet selon lui de passer à travers ce qu’on appelle le « quatrième mur », qui coupe l’observateur de l’action.
Le but des producteurs de contenus VR est d’approcher de ce qu’on appelle la « téléprésence ». Il s’agit de donner l’illusion de se trouver dans un monde virtuel –de s’y trouver complètement. Sputnik raconte que son interlocuteur était pressé de mettre fin à l’entretien afin de pouvoir honorer un rendez-vous avec un développeur qui annonçait avoir trouvé un moyen de créer l’illusion de l’odeur au sein de l’expérience de réalité virtuelle. La vue et l’ouïe ne suffisent pas. A quand le toucher ?
Que la pornographie soit une force déterminante dans la course à la création de la réalité virtuelle la plus performante ne devrait surprendre personne. L’industrie de la pornographie a joué un rôle clef dans la promotion des systèmes de vidéo à domicile à la fin des années 1970, et elle a largement contribué à la popularité de l’Internet au cours des années 1990.
Oculus Rift : son succès est-il dû à la pornographie ?
« Je n’arrête pas de dire en plaisantant que Palmer Luckey d’Oculus devrait nous donner une commission lors de chaque vente d’un Oculus Rift. C’est un fait qu’à ce moment précis de l’évolution de la réalité virtuelle, les contenus adultes sont la locomotive », assure Glider. Et ce pour des raisons économiques. Les jeux vidéo, les secteurs du tourisme et de l’éducation vont certainement suivre, mais pour l’heure il faut beaucoup investir pour concurrencer les produits les plus populaires comme Grand Theft Auto ou Call of Duty, et c’est l’industrie de la pornographie qui a les reins les plus solides.
Glider Todd, qui compte bien s’enrichir en profitant des passions les plus viles et des pouvoirs d’addiction de la pornographie, n’en ose pas moins assurer qu’il est au service de la sexualité humaine. Au-delà de la simple pornographie, il va jusqu’à vanter les mérites sociaux de ces produits : « Nous sommes à la recherche d’une solution d’auto-assistance, une solution de thérapie sexuelle, qui, espérons-nous, aidera les gens à devenir de meilleurs amants. Ce qui caractérise la VR c’est d’être immersive, c’est d’être un agent empathique, qui vous permet de vraiment, vraiment construire de l’empathie. En termes pornographiques, j’appelle cela de l’érotisme empathique. »
La pornographie pour « éduquer » les amants ?
Il ose le dire, alors même que dans de très nombreux cas d’agressions sexuelles, de viols de mineurs et autres horreurs qui nous font encore frémir malgré des décennies de matraquage en faveur de la libération des mœurs, le rôle joué par la consommation additive de la pornographie est clairement établi.
Qu’il s’agisse d’un outil de manipulation, Glider Todd le reconnaît lui-même. La VR est déjà utilisée pour maîtriser la phobie des hauteurs. Elle pourrait servir à guérir d’autres phobies. Ou à conduire ses utilisateurs à éprouver davantage d’empathie à l’égard des souffrances des Syriens vivant dans des zones de guerre.
Non moins remarquable que les aveux de Glider Todd, est la complaisance avec laquelle il est interviewé par un média russe officiel. Il est vrai que la Russie est l’un des principaux pourvoyeurs de pornographie sur Internet.