La réalité virtuelle, les écrans et les Smartphones : une drogue dure pour les enfants, selon le pyschothérapeute Nicholas Kardaras

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Un psychothérapeute américain jette un pavé dans la mare : l’usage intensif des smartphones, des écrans et l’exposition à la réalité virtuelle seraient aussi nocifs que les drogues dures. Pis, des recherches récentes prouvent que les Smartphones agissent sur le cerveau de la même façon que la cocaïne. Surtout pour les enfants, exposés de plus en plus jeunes aux smartphones et aux écrans, qui s’imposent aussi comme support éducatif. Le psychothérapeute américain Nicholas Kardaras, qui dirige un centre de soins pour les enfants devenus « drogués » à la réalité virtuelle, vient de s’exprimer sur le sujet dans le New York Post. En parlant d’expériences vécues…
 
L’histoire réelle qu’il rapporte a piqué la curiosité des médias américains : celle d’un enfant de six ans à qui sa mère avait acheté un Ipad comme « support éducatif » lors de son entrée au CP. Elle croyait bien faire : c’était sur les conseils d’un des professeurs… L’enfant devait vite découvrir le jeu Minecraft. Bientôt, il allait y jouer pendant des heures d’affilée, jusqu’à devenir « accro ». Chaque fois que sa mère essayait d’arrêter le jeu, il piquait des crises de colère. Peu à peu, il est devenu indifférent à tout. Inutile de dire qu’il ne faisait plus ses devoirs. Jusqu’à cette nuit où sa mère l’a trouvé en transe, les yeux écarquillés, fixés sur son Ipad.
 

Comme la cocaïne, les Smartphones ont un effet hyper-excitant selon le psychothérapeute Nicholas Kardaras

 
Encore sous le choc, elle s’est adressée au psychothérapeute Nicholas Kardaras, qui a soigné son enfant. Et les médias se sont emparés de l’affaire. Kardaras a donc expliqué au New York Post que si les concepteurs d’applications informatiques sont aussi les parents les plus méfiants vis-à-vis des Smartphones, ce n’est pas par hasard. Semblables aux barons des cartels qui vendent de la drogue en quantité industrielle mais refusent que leurs enfants y touchent, les PDG des titans de l’informatique refusent que leur vie privée soit envahie par les écrans, à l’instar de Jeff Bezos (Amazon), Larry Page (Google) ou – naguère – Steve Jobs (Apple).
 
Pour Nicholas Kardaras, l’utilisation des Smartphones produit des effets similaires à celle de la drogue. « Nous savons que ces Ipads, ces Smartphones et ces Xbox sont une forme de drogue digitale », affirme-t-il. « Les recherches récentes sur le fonctionnement du cerveau  montrent qu’ils affectent le cortex frontal, qui dirige le fonctionnement exécutif et le contrôle des impulsions, de la même façon que la cocaïne. Ils élèvent le niveau de dopamine, ce neurotransmetteur qui donne l’impression qu’on se sent bien et qui est le plus impliqué dans la dynamique d’addiction – autant que l’activité sexuelle ».
 

La réalité virtuelle, une drogue dure pour les enfants

 
Lorsqu’ils ne sont pas devant leur Smartphones, les enfants « s’ennuient, ils sont apathiques et indifférents », constate le docteur Kardaras. Pis, cet effet hyper-excitant entraîne une réelle dépendance, constate-t-il : les enfants de 8 à 10 ans passent près de huit heures par jour devant leurs écrans, et les adolescents plus de 11 heures. Et ce au détriment de l’acquisition des savoirs et de la formation de leur esprit.
 
Alors que faire ? Mieux vaut prévenir que guérir, remarque le professeur Kardaras.  « Ne laissez pas votre  enfant devenir camé. Donnez lui des legos à la place de Minecraft, des bouquins à la place des Ipads, le sport et la nature à la place de la télévision. » Et il ne faut pas hésiter à poser une règle simple, dès le plus jeune âge : les équipements électroniques et autres écrans ne sont que des outils, pas des stimulants ou des jouets.
 

Louis Moulin