Démence et maladies cardiovasculaires : les Boomers paient l’addition de leur addiction aux « drogues douces »

Boomers addition addiction drogues
 

Que les années 70 paraissent loin : à l’époque, fumer un petit joint d’herbe ou de hasch, et se faire une ligne de coke, paraissait anodin à ceux qui se reconnaissaient accros. A l’époque le troisième joueur mondial de tennis, Vitas Gerulaitis se vantait de prendre de la cocaïne en affirmant que cela améliorait sa volée : personne ne sembla s’inquiéter quand il mourut d’une mort suspecte à quarante ans. Aujourd’hui, toutes les études scientifiques montrent une floraison de troubles cardio-vasculaires et de démence précoce chez les plus de quarante ans consommateurs de drogues qu’on disait « douces », en particulier chez les Boomers qui en ont abusé dans leur jeunesse.

 

Pourcentage anormal de démence et maladies cardio-vasculaires

Ils ne sont pas les seuls à payer par leur mauvaise santé : ils coûtent très cher aux systèmes de soins occidentaux. L’ONS (Office national des statistiques) britannique montre qu’en 2021 l’Angleterre et le Pays de Galles ont atteint un record d’hospitalisations pour drogués de plus de quarante ans, et leur taux de mortalité a été multiplié par sept depuis dix ans, les plus de quarante ans étant désormais les principales victimes : la cocaïne cause 135,6 morts par million chez les 45-49, contre 32,4 chez les 20-24. Sur la même période, les admissions de drogués au-dessus de 40 ans ont sauté de 209 par an à 1.100. Parmi eux, 77 ont plus de 75 ans. Les deux principales cibles de la cocaïne sont les maladies cardio-vasculaires (cœur et AVC) et la démence sénile précoce. Ni les vaisseaux ni les neurones ne résistent à l’usage intensif des drogues dites « récréatives ».

 

L’addition de l’addiction des Boomers sera salée

Des recherches analogues ont donné des résultats semblables en France, à l’Assistance publique de Paris, où l’on a découvert que parmi les patients admis en soins intensifs après une prise de drogues, seule la moitié avait spontanément admis en avoir consommé. Selon une autre étude, publiée dans le Journal de psychiatrie moléculaire par le docteur Karen Ersche, professeur en neurosciences de l’Université de Cambridge, qui a comparé soixante cerveaux d’utilisateurs de drogues récréatives à soixante cerveaux d’abstinents, la proportion de rétrécissements vasculaires chez les drogués est deux fois plus forte ! Elle observe : « L’utilisation épidémique de cocaïne n’a vraiment commencé que dans les années 80, c’est donc maintenant qu’arrivent à la retraite de grosses tranches d’utilisateurs. (…) Si le cerveau des gens vieillit prématurément à cause de l’usage de drogues, l’incidence sur la santé publique va être gigantesque. »

 

Pauline Mille