Diesel, voiture électrique, centrales marémotrices ou à bois, éoliennes : les scandales de l’économie « verte »

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La question climatique, prétexte au grand soir énergétique, est une bombe à retardement. Christopher Booker, célèbre journaliste climato-sceptique, a constitué dans le Daily Mail un véritable réquisitoire contre l’incurie du « verdissement » de l’économie au Royaume-Uni. A l’origine de son indignation, la création à Londres d’une taxe sur les véhicules diesel qui s’élèvera à 24 livres (28,28 euros) par jour si l’on veut circuler dans le centre de la capitale. Déjà, certaines municipalités vendent le permis de stationnement d’un véhicule diesel 90 livres (106 euros).
 
Inspirateur de ces décisions, le conseiller scientifique de l’ancien Premier ministre travailliste Tony Blair, sir David King, obsédé par le réchauffement climatique anthropique sans avoir la moindre qualification en sciences du climat – il était spécialiste en  « chimie de surface ». King en était arrivé à affirmer devant les parlementaires qu’avant la fin de notre siècle le seul continent demeuré habitable serait l’Antarctique.
 

Economie verte : le scandale des règlementations qui tuent l’industrie et créent de nouvelles taxes

 
Et la machine à taxer s’enclencha, pour contraindre les automobilistes à changer de motorisation, avec l’autre argument selon lequel les dix millions de véhicules diesel qui circulent en Grande-Bretagne émettent tellement d’oxyde d’azote et autres polluants toxiques qu’ils causeraient 12.000 décès par an. Vraiment ? Les motoristes affirment que les moteurs diesel ont atteint un niveau de « propreté » équivalent à ceux à essence.
 
Ce qui est sûr, c’est que d’ici à cinq ans, le revenu annuel des taxes que les Britanniques paieront au titre du développement durable bondira de 8,97 milliards à 15,2 milliards de livres, hausse de 70 % ! Leur montant total sur cinq ans dépassera les 73 milliards de livres (86 milliards d’euros), bien plus que le coût de la ligne à grande vitesse HS2. Cette dernière, qui devrait être achevée en 2033, reliera Londres à Birmingham avec deux antennes vers Manchester et Leeds, soit 540 km pour 56 milliards de livres (66 mds euros). Booker donne un autre élément de comparaison : le total de ces taxes équivaut à une charge supplémentaire de 561 livres (661 euros) par an pour chaque ménage. Là est probablement la motivation de la décision politique, bien plus que la raison « scientifique ».
 

Le délire de la conversion de la centrale de Drax du charbon aux granulés de bois : de nouvelles pollutions

 
Autre exemple de dérive « écologiste » citée par notre auteur, l’engagement pris par Ed Milibrand, ministre travailliste, dans le cadre de sa loi sur le changement climatique. Ce texte impose que le royaume « batte tous les records mondiaux en réduisant ses émissions de carbone de 80 % en 40 ans ! ». Booker cite à ce sujet le scandale de la centrale thermique à charbon de Drax, au Yorkshire, jadis site de production le plus efficace de sa catégorie en Europe. Grâce à un subventionnement public d’un demi-milliard de livres, Drax a basculé du charbon à la combustion de millions de tonnes de granulés de bois. Or ces derniers sont amenés depuis les Etats-Unis, à 5.600 km de là, où de vastes surfaces de forêts originelles sont abattues, remplacées par de nouveaux plants censés absorber le CO2 produit par la combustion desdits granulés. Mais, outre l’impact carbone du transport, « un brillant esprit fait remarquer que l’arrivée à maturité des nouveaux arbres, et donc l’absorption du CO2 émis, exigerait 300 ans, bien trop pour avoir un quelconque effet sur le changement climatique », raille Booker.
 

Les voitures électriques émettent plus de CO2 que les autres !

 
Autre scandale relevé par notre chroniqueur, celui des voitures électriques supposément « vertes ». D’ores et déjà, elles ont coûté plus de 50 millions de livres de subventions publiques pour à peine 50.000 unités, à 25.000 livres l’une. Leur nombre reste homéopathique rapporté aux 26 millions de véhicules du Royaume-Uni. La subvention publique atteint 1.000 livres par unité (1.179 euros). Or que découvre-t-on? Qu’en additionnant l’électricité consommée pour recharger les batteries, fournie par des centrales thermiques, et l’énergie consommée pour la construction du véhicule, « ces automobiles produisent au final plus de CO2 qu’elles n’en économisent ! », s’indigne Booker. Or l’objectif est de faire basculer 60 % du parc britannique vers l’électricité en seulement 13 ans.
 

L’impact massif des centrales marémotrices et des éoliennes sur l’ordre naturel

 
Citons encore ce morceau d’anthologie : le projet de « lagons à marée » au large des côtes britanniques, vendu pour 40 milliards de livres (47 milliards d’euros). L’objectif est de produire une électricité « sans danger » grâce à l’énergie marémotrice. La France a connu cela avec l’usine de la Rance. Or l’entreprise qui porte le projet exige un prix d’achat garanti de son MWh de 168 livres (198 euros), soit plus que trois fois le prix de gros de l’électricité produite par les centrales à charbon ou à gaz, non-subventionné. Chaque foyer paiera, au travers d’une « taxe verte ».
 
Ce projet de centrales marémotrices a été dénoncé par un rapport porté par l’ancien ministre de l’Energie Charles Hendry, devenu président d’un des plus vastes projets de fermes éoliennes en mer. Il apparaît que la construction de gigantesques barrières en mer aura un grave impact sur l’écosystème. Au demeurant, les éoliennes en mer présentent aussi un grave travers. L’association ornithologique SEO/Birdlife a établi que chaque turbine tue entre 110 et 330 oiseaux par an tandis que la Société royale de protection des oiseaux a démenti l’affirmation selon laquelle « des fermes d’éoliennes bien localisées ne causeraient aucun dégât sur les populations d’oiseaux ».
 
« La perturbation de l’ordre naturel est un problème récurrent qu’on rencontre avec les projets prétendument favorables à l’environnement », conclut Booker, qui cite aussi ces usines de méthanisation qui exigent 53.000 hectares de cultures de maïs et 200 millions de livres de subventions par an « pour une petite quantité de méthane à injecter dans des centrales thermiques »… moyennant de lourds rejets toxiques.
 

Matthieu Lenoir