La polémique entourant la Fraternité des confréries de Semaine sainte de Palencia, en Espagne, aura été de courte durée. Interpellé depuis plusieurs semaines à propos du fait que les statuts de celle-ci excluent de sa présidence les homosexuels, divorcés remariés, concubins et autres, mais aussi les dirigeants syndicaux, l’évêque du lieu, Mgr Manuel Herrero a déclaré mercredi qu’ils vont être modifiés dès la Semaine sainte passée.
C’est une soumission sans résistance à la nouvelle dictature du relativisme, pour ne pas dire la nouvelle idolâtrie, qui exige des catholiques qu’ils renoncent à leurs exigences fondées sur la foi pour se mettre en conformité avec le principe de non discrimination.
« Ce petit raz-de-marée n’a rien de transcendant », a plaisanté l’évêque en répondant aux questions qui lui étaient posées à propos des confréries lors d’une conférence de presse sur la restauration de biens d’église. Mgr Herrero entend bien « étudier » les statuts pour voir comment il est possible de les modifier, et pour savoir si cela doit se faire à l’initiative de l’évêché ou des responsables de la Fraternité. Peu importe, finalement, puisque c’est bien lui en tant qu’évêque du lieu qui signera et ratifiera les statuts.
Mgr Herrero, un évêque docile face aux exigences des LGBT et des divorcés
Tout est parti de l’ouverture de la campagne pour le remplacement du président de la fraternité qui arrive en bout de mandat. Les statuts de la Fraternité de pénitents précisent que le président doit être catholique – c’est bien le moins –, qu’il doit présenter son acte de baptême et être confirmé. A cela s’ajoutent des conditions plus actuelles, ajoutées en 2011 : ne pas être divorcé, ni marié civilement, ni marié avec une personne du même sexe, ni vivre en concubinage. Sont également exclus les responsables syndicaux.
Plusieurs mouvements politiques se sont émus de cette « discrimination » : ainsi les centristes de Ciudadanos et le groupe Ganemos (nouveau venu de la mouvance populiste, volontiers soutenue par les extrémistes de gauche de Podemos) représentés à l’assemblée de Palencia ont-ils demandé qu’on ne verse aucun argent public à la fraternité des confréries tant que les statuts n’auront pas été modifiés. Statuts qui, selon eux, ne respectent pas la constitution espagnole et mettent à mal la « diversité sexuelle ».
La présidente de l’assemblée locale, Angeles Armisén, a déjà indiqué à la presse que les subventions seraient versées dans la mesure où une convention lie la Fraternité des confréries à la ville pour la promotion touristique de Palencia au cours de la Semaine sainte, et ce d’autant que la Fraternité a obtenu le label d’intérêt touristique international. Mme Armisén a précisé qu’il appartiendrait à la Fraternité de mettre en place « une meilleure rédaction de ses statuts ».
L’évêque Palencia veut modifier les statuts des confréries de pénitents pour traquer la discrimination
Y avait-il donc grand risque à ne pas réagir aux exigences des « anti-discriminaion » ? On ne le saura jamais, puisque l’évêque a déjà plié.
Mgr Herrero a indiqué qu’il était nécessaire d’apporter une solution à « ce petit problème », et que tant l’évêché que les responsables de la Fraternité et la Junta General de la Hermandad de Cofradias sont d’accord sur ce point.
Début mars, l’actuel président de la fraternité, Ángel Martinez, disait encore qu’il ne fallait pas s’étonner de ces exigences. Il indiquait cependant que l’ajout des mentions d’exclusion à l’encontre des personnes homosexuelles s’affichant en couple, des concubins et autres personnes en situation irrégulière ou ayant des responsabilités jugées incompatibles avaient été demandé en 2011 par le diocèse lors d’une précédente modification de statut. « En théorie, elle ne devraient pas figurer par écrit puisque ce sont des normes essentielles de l’Eglise ; cependant elles ont été ajoutées au cas où par hasard quelqu’un ne s’en souviendrait pas ».
Aujourd’hui, l’évêque de Palencia est-il donc prêt à les oublier pour des pénitents qui ne regrettent rien ?
Mgr Herrero a été nommé évêque de ce diocèse en avril 2016 par le pape François.