Les « rebelles modérés » supposés s’opposer aux djihadistes en Syrie refusent désormais de se battre, abandonnant le terrain à cause du manque d’armes et de soutien promis par l’Occident, ont récemment déclaré certains leaders.
« L’inconsistance » de la stratégie américaine …
Malgré la stratégie d’Obama, révélée le mois dernier, qui consistait à armer et entraîner des rebelles pour lutter contre l’Etat Islamique puis contre Bachar el Assad, ces rebelles affirment ne rien recevoir qui leur permettent de combattre convenablement.
« Nous décidons d’une mission. Ensuite nous nous adressons à l’Etat-major pour recevoir des armes. S’ils acceptent notre plan, les armes arrivent » raconte le commandant Abu Ahmed avant de poursuivre : « Si nous recevons des missiles TOW, nous devons filmer chaque utilisation pour prouver que nous ne les avons pas vendus ».
Cette défiance engendre de nombreux problèmes, dont celui d’être attaqué par les groupes djihadistes sans recevoir ensuite à temps le soutien nécessaire. Si bien que Jabhat al Nosra, qui se battait aux côtés de rebelles « modérés » jusqu’à ce que les Etats-Unis le bombardent comme l’Etat Islamique s’est retourné contre les premiers, récupérant ensuite les quelques armes distribuées par les Américains …
La nomination récente d’un chef de l’opposition modérée a également été un échec sur le terrain, révélant les illusions de l’Ouest : trouver des rebelles « pro-démocratie », détruire l’Etat Islamique, se battre contre Bachar el Assad et se rapprocher de l’Iran, principal soutien du précédent, tout cela est parfaitement contradictoire.
…profite aux djihadistes…
D’autres leaders rebelles prétendent que leurs combattants perdent massivement confiance dans ce combat à cause du manque de soutien occidental et partant donc rejoindre l’Etat Islamique.
…et non aux prétendus « rebelles modérés »
« Le niveau de soutien militaire ne nous permet pas d’avancer » a confié l’un d’entre eux. Et si la réalité plus prosaïque était que, dès le début, à part quelques minoritaires, les rebelles, étiquetés modérés ou non, ont toujours été du côté des islamistes.
Mahmoud, un ancien prisonnier du gouvernement syrien qui travaillait pour l’Armée Syrienne Libre gère désormais deux maisons en Turquie qui accueillent les djihadistes désirant rejoindre Jahbat al Nosra ou l’Etat Islamique.
Il raconte n’être pas extrémiste mais pragmatique. Comme de nombreux autres, il rejoint donc « les plus forts » contre le « régime de Bachar el Assad ». Quoi d’étonnant ?