TTIP : la fuite de Greenpeace le confirme, le traité transatlantique prépare le mondialisme

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Sylvia Borren, directrice de Greenpeace Pays-Bas, tient les documents révélant les négociations du TTIP, à Amsterdam, le 2 mai 2016.

 
Le bureau néerlandais de l’association écologiste internationale acquise au mondialisme Greenpeace divulgue un document de 248 pages rédigé par les négociateurs du traité transatlantique (TTIP). Cette fuite le confirme : le traité transatlantique négocié dans le plus grand secret est une machine qui prépare le mondialisme. Le mécanisme même de la fuite aggrave la chose.
 
Depuis 2013, l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique négocient avec la plus grande discrétion le TTIP visant à lever toutes les barrières entre la plus grande économie nationale et le premier marché unique au monde. Sous la pression populaire, l’UE publie des rapports réguliers sur la chose, mais en termes si généraux qu’ils ne signifient rien. Et les Etats-Unis gardent bouche cousue. La fuite de Greenpeace, 248 pages d’un document de travail qui couvrirait, selon Greenpeace, entre les deux tiers et les trois quarts du domaine des négociations, fait donc grand bruit.
 

Les points où le traité transatlantique achoppe, selon Greenpeace

 
A y bien regarder pourtant, ce document, d’ailleurs déjà dépassé de l’aveu des responsables américains et européens qui en ont confirmé l’authenticité, ne dit pas grand chose de neuf, et ce quelque chose est soigneusement sélectionné et orienté. Premier point, les normes agricoles, notamment en matière d’OGM, seraient « tirées vers le bas pour ce qui concerne l’environnement, la protection du consommateur et la santé publique », selon Jorgo Riss, patron de Greenpeace Amérique. Deuxième point la protection des investissements achoppe, avec la procédure d’arbitrage. Troisième point jugé sensible, les services publics, les systèmes de santé.
 
Dans tous ces domaines, la parole est donnée aux écologistes politiques de Greenpeace, ou à des socialistes, le vice chancelier Sigmar Gabriel en Allemagne, le président Hollande en France.
 

Le TTIP érige l’altermondialisme en opposant au mondialisme

 
Leur discours tend à « protéger » l’Union européenne de la dérégulation censément imposée par les Etats-Unis. Mais à la lecture du document lui-même, un sentiment s’impose, c’est l’Union européenne qui est la plus active dans la négociation, qui est demandeuse, ce qui explique d’ailleurs qu’elle fasse tant de concessions. Nombreuses sont les voix aux EU, parmi les entrepreneurs, mais aussi chez les démagogues, telle Hillary Clinton, qui ne sont pas très chaudes pour les grands traités de libre échange internationaux, lesquels sèment, selon la prédiction de Karl Marx, la révolution dans l’économie et les mentalités. On se focalise en Europe sur le traité transatlantique et l’on parle peu du traité transpacifique qui doit inclure à terme, les lecteurs de Reinformation.tv le savent, la Chine et la Russie. C’est nier le caractère global, l’imbrication de tous ces accord, qui visent à faire progresser le mondialisme, et c’est focaliser l’attention des peuples qui en sont les victimes sur un ennemi de substitution, l’impérialisme US.
 

La fuite de Greenpeace opportune pour le mondialisme

 
Entendons nous bien. Il ne s’agit pas de nier que de puissants lobbies ayant leur siège, leur inspiration ou leur financement aux Etats-Unis, comme par exemple le CFR ou la Trilatérale, œuvrent à cette promotion du mondialisme, et que de nombreuses multinationales à capitaux américains entendent en profiter : mais l’idéologie qui l’anime, si elle est nourrie de l’humanisme anglo-saxon, n’est pas proprement américaine. Le choix de Greenpeace comme vecteur de la fuite est éclairant. A qui profite la délation ? A la gauche altermondialiste qui défend, sous couleur de normes écologiques, la « régulation » de la planète, c’est à dire le mondialisme socialiste. De ce qui est une question de pouvoir, de souveraineté (de quel droit des gouvernements de passage prétendent-ils abandonner la souveraineté millénaires de certains Etat et la souveraineté des peuples sur ces Etats ?), on fait une question de normes techniques et de revendications sociales – sans remettre en cause la légitimité de la démarche.
 
Le TTIP peut bien capoter, comme la presse anglaise et américaine semble le pronostiquer, ce n’est jamais qu’un moyen du mondialisme : une autre démarche semblable le remplacera, mieux compatible avec l’opinion manipulée. Le mondialisme vient d’adouber Greenpeace comme opposition de sa majesté : il est probable qu’à une phase de « libéralisme » triomphant va succéder une phase d’altermondialisme moralisateur et vigilant, pour parvenir au même but, la gouvernance mondiale.
 

Pauline Mille