129 morts dans les attentats de Paris… pourquoi, pour quoi ?

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Les attentats de vendredi ont déjà fait 129 victimes, et le bilan pourrait s’alourdir, avec près de 100 blessés très graves et plusieurs centaines plus légèrement atteints. C’est sans compter, en outre, les sept islamistes qui sont morts, pour la plupart en se faisant sauter au moyen de ceintures d’explosifs. Pourquoi toutes ces morts ? Pour quoi sont ils morts : eux, les terroristes, mais aussi cette foule de gens souvent jeunes, insouciante, ne se doutant pas un instant de la tragédie qui se préparait ?
 
En ce mois de novembre, le « mois des morts » ou plus exactement le mois où l’Eglise catholique, ayant commémoré tous les fidèles défunts, demande qu’on prie particulièrement pour eux, le rappel brutal de ce que nous ne connaissions ni le jour, ni l’heure, pourrait bien être une forme de grâce dont les fous d’Allah ont été les vecteurs involontaires.
 
Aujourd’hui les familles en deuil, les mutilés, tous ceux qui ont vécu en direct le traumatisme de la haine et de la violence cherchent un sens à toute cette souffrance. Délibérément infligée.
 
Le pape François, « bouleversé », a déclaré, dimanche à l’Angelus : « Utiliser le nom de Dieu pour justifier ce chemin de violence est un blasphème. »
 

Attentats : pourquoi parler de blasphème au nom d’Allah ?

 
Il a raison : les terroristes au nom d’Allah se soumettent à un dieu fait à image d’homme, en prétendant imposer sa volonté par ce qu’ils conçoivent comme un « sacrifice » mais dont le but est de semer la mort et la peur. Il faudrait préciser cependant que le blasphème ne peut réellement exister que par rapport à une réalité, une vérité sacrée. Allah n’est pas Dieu, mais sa contrefaçon. Le Coran abonde d’ordres de tuer et de frapper en son nom. Et subjectivement, ces jeunes kamikazes s’étaient persuadés, s’étaient laissé persuader, qu’ils agissaient bien.
 
Avec la haine au cœur ? Oui, car leur endoctrinement en fait aussi un bien. Aimer ses ennemis au point de vouloir tous les revoir au paradis est une particularité chrétienne.
 
Eux, les islamistes, ils savent pour quoi ils sont morts : dans un désir de conquête du monde à Allah. Peu importe que les années filent et que les attentats n’aboutissent pas à ce résultat fanatiquement espéré. Encore que… Comme chacun, ils ont vu à la télévision les cohortes de « réfugiés », parmi lesquels de nombreux musulmans et sans aucun doute des groupes d’islamistes déterminés, forcer les faibles défenses de l’Europe. Y ont-ils vu un visage de l’avenir ?
 

129 morts à Paris face aux islamistes déterminés qui savent pour quoi ils meurent

 
Et les « nôtres », pour quoi sont-ils morts ? Pour défendre le droit d’avaler une pinte à une terrasse ou s’amuser imprudemment à saluer le démon, comme le faisaient les rockers du Bataclan ? Individuellement, il y avait sans doute parmi les morts des gens de foi. Statistiquement, culturellement, globalement, les djihadistes ont frappé une nation et un Occident apostats qui n’ont plus que de fausses raisons de vivre – et de tuer elle aussi. Le massacre des innocents sévit ici, vidant les berceaux et durcissant les cœurs : on le paiera forcément un jour, mais ce ne sont généralement pas les responsables qui trinquent, comme nous l’apprend l’histoire.
 
La France, fille aînée de l’Eglise, a été frappée aussi en tant que telle, et les siens ne le savent plus, les siens ne veulent plus en entendre parler.
 
Martyrs involontaires d’une cause à laquelle souvent ils ne croient plus, les tués de vendredi étaient-ils dans de bonnes dispositions pour mourir ? Il ne reste qu’à les confier à l’insondable miséricorde de Dieu…
 
Faux martyrs volontaires d’une fausse foi sanguinaire, les agités de la rhétorique de l’Etat islamique sont plus certainement encore dans l’erreur. Ils croyaient assez en leur cause pour y sacrifier leur vie : allons-nous faire appel au subjectivisme ambiant pour les justifier par leur propre conscience ?
 
Personne n’ira jusque-là, me semble-t-il. Devant une telle horreur, même le plus post-moderne des relativistes découvre soudain qu’il y a une vérité et un bien qui dépassent l’homme. Des interdits qui ne souffrent pas d’exception.
 
En attendant, tant que l’Occident chrétien ne saura affirmer et défendre la foi qui l’a façonnée, il n’a à opposer à ce mal que ses incertitudes et sa profonde désespérance. Si les abominations de vendredi pouvaient au moins servir de réveil…
 

Anne Dolhein