Fille du roi André II de Hongrie, de la dynastie des Arpád, souverains hongrois de 895 à 1301, elle naquit à Presbourg (aujourd’hui Bratislava) le 7 juillet 1207. Fiancée dès l’âge de 4 ans au futur landgrave de Thuringe Louis IV, elle fut élevée à sa cour. Enfant d’une piété remarquable, on lui faisait porter une couronne de diamants qu’elle déposait lorsqu’elle entrait dans une église par respect pour le Christ couronné d’épines.
Sa grande dévotion lui valut la persécution de sa belle-mère, mais son mari, qu’elle épousa à l’âge de 14 ans, ne l’en aimait que davantage ; de leur union naquirent trois enfants. A la cour, Elisabeth rencontra des frères franciscains et s’était décidée à renoncer à la luxueuse vie de cour pour se mettre au service des pauvres.
Ainsi, elle dépensait de grandes sommes d’argent pour nourrir les pauvres et leur portait elle-même du pain. Son mari, qui réprouvait cette conduite, l’arrêta un jour en chemin, la sommant d’avouer ce qu’elle cachait sous son manteau. Ayant d’abord affirmé que c’étaient des roses, elle avoua bientôt que c’était du pain pour les pauvres. Mais lorsqu’elle ouvrit son manteau, son mari n’y trouva que des roses ; fort édifié par ce miracle, il lui permit désormais de faire la charité comme elle l’entendait.
Louis mourut de la peste dès 1227, sur le chemin de la croisade, et, comme elle refusait de se remarier, elle fut chassée de la cour de Thuringe et déshéritée ; mais, par l’intercession de son oncle, évêque de Bamberg, elle fut rétablie dans ses droits. Prenant pour directeur spirituel le chanoine prémontré Conrad de Marbourg, elle consacra désormais totalement sa vie et ses biens au service des pauvres.
Elisabeth entra dans le Tiers-Ordre franciscain et fonda un hôpital charitable, où elle vécut avec quelques femmes comme dans une communauté religieuse, se dévouant pour les miséreux, dans la pénitence et la mortification. Elle mourut dès l’âge de 24 ans, à Marbourg, le 17 novembre 1231 ; elle fut canonisée par Grégoire IX le 27 mai 1235.