Né à Smyrne entre la fin du IIe siècle et le début du IIIe, il fut ordonné prêtre et se révéla être un prédicateur fort éloquent. Héritier spirituel de saint Polycarpe de Smyrne, martyrisé vers 167, il convertit un grand nombre de païens et parvint à ramener dans le giron de l’Eglise les partisans de deux hérésies : le montanisme, fondé sur des prophéties fallacieuses, et le marcionisme, dérivé du gnosticisme.

En ces temps de persécution, il attira l’attention des autorités romaines qui l’arrêtèrent avec plusieurs de ses condisciples. D’une grande constance, il confessa courageusement sa foi dans sa prison, malgré les tortures. A ceux qui le sommaient de sacrifier aux idoles, il répondit qu’il adorait Jésus-Christ, Fils de Dieu, créateur du ciel et de la terre ; il fut alors condamné au bûcher.

Quand il se déshabilla sur le forum pour être exécuté, nulle trace des sévices subis en prison n’apparut sur son corps. A la foule qui se moquait de lui, il cita Homère : « Pas un cri ! triompher sur les morts est une impiété ! » (Homère, Odyssée). Aux Juifs, il lança ces mots du roi Salomon : « Si ton ennemi tombe, ne te réjouis, et que ton cœur ne se réjouisse pas de sa ruine » (Pr, XXIV, 17).

Pione pria ensuite le Seigneur de recevoir son âme. « Il fut percé de clous et mis sur un bûcher ardent, où il trouva une sainte et heureuse mort », rapporte le martyrologe. Cela se passa à Smyrne, vers l’an 250, durant la persécution de l’empereur Dèce.