Rose-Virginie Pelletier, de son nom de baptême, naquit le 31 juillet 1796 à Noirmoutier, où ses parents s’étaient réfugiés pour échapper aux violences de la Révolution : son père, médecin, avait auparavant été emprisonné. Orpheline de père à l’âge de 10 ans, elle fut placée par sa mère en 1810 dans un pensionnat près de Tours, situé près d’un couvent de l’Ordre de Notre-Dame de la Charité, fondé par saint Jean Eudes en 1641.

Un an après la mort de sa mère en 1813, elle entra dans ce couvent, essentiellement composé de sœurs âgées, les persécutions révolutionnaires ayant troublé les jeunes vocations. Elle prit le nom de sœur Marie de Sainte-Euphrasie. Elle fut même élue supérieure du couvent, avec une dispense en raison de son trop jeune âge au regard des constitutions de son ordre, en 1825.

En 1829, à la demande de l’évêque d’Angers, elle fonda dans cette ville, dans les locaux d’une ancienne manufacture de coton, un couvent placé sous le patronage du Bon Pasteur, qui fut le point de départ de la Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur, dont les constitutions furent approuvées en 1835 par le pape Grégoire XVI. Le premier objet de cet ordre était de venir en aide aux femmes et aux enfants en difficulté.

La congrégation se développa rapidement et de nombreux couvents furent fondés, non seulement en France, mais aussi dans plusieurs autres pays, notamment en Italie, en Belgique, en Allemagne et en Angleterre. Marie-Euphrasie se consacra pleinement à sa fondation qui, en 1868, comptait plus de 3.000 religieuses dans 110 couvents et dans 35 pays. Aujourd’hui, cette congrégation compte plus de 5.000 sœurs dans 74 pays.

Marie-Euphrasie Pelletier mourut d’un cancer, à Angers, le 24 avril 1868. Elle fut canonisée par Pie XII le 2 mai 1940.