26 mars : Saint Ludger

 

Fils d’une femme sauvée de la mort dans sa tendre enfance, alors que son grand-père voulait la faire tuer pour punir sa bru de ne pas lui donner de descendance masculine, il naquit à Utrecht vers l’an 744. Très pieux dès sa jeunesse, il fut instruit par l’évêque d’Utrecht puis par le savant moine Alcuin à York, où il fut ordonné diacre avant 770.

En 772, il regagna Utrecht, puis partit évangéliser la Frise en 775 ; il fut ordonné prêtre à Cologne à l’été 777. Après plusieurs années d’évangélisation fructueuse, il fut chassé de Frise en 784 en raison de l’insurrection saxonne menée par Witikind. Il se réfugia alors à Rome où l’accueillit le pape Adrien Ier, puis passa trois années au Mont-Cassin, qu’il mit à profit pour étudier la règle de saint Benoît afin de la diffuser ensuite en Frise.

Il revint en Frise en 787 et Charlemagne le chargea d’évangéliser toute la Frise orientale, mission qu’il remplit avec un succès éclatant, en accompagnant sa prédication de miracles de guérison ; il détruisit de nombreux temples et renversa de nombreuses idoles. Il fonda un monastère à Werden vers l’an 800.

Ludger fut nommé évêque de Münster en 805. Il fit bâtir de nombreuses églises et ordonna de nombreux prêtres. Il était aussi particulièrement attaché aux pauvres et pratiquait tant l’aumône qu’il fut dénoncé à Charlemagne comme dilapidateur des biens du clergé. Cité à comparaître devant l’empereur, on le fit attendre avant d’être reçu, si bien qu’il se mit à prier et qu’il n’accepta d’être finalement entendu qu’après avoir fini sa prière. A Charlemagne qui lui en fit le reproche, il rétorqua : « Seigneur, Dieu doit être servi avant les hommes, et même avant vous. » De ce jour, plus aucune plaine contre lui ne fut écoutée. Le saint évêque mourut à Billerbeck (en Westphalie) le 26 mars 809.