Il naquit à Londres le 21 décembre de l’année 1118 ou 1120, en la fête de saint Thomas, et fut placé sous son patronage. Fils d’un chevalier, il fit ses études à Cantorbéry puis à Bologne. De retour en Angleterre, il fut remarqué pour sa foi et son érudition par l’archevêque de Cantorbéry, Thibaut du Bec, qui lui confia des missions diplomatiques à Rome, le nomma archidiacre et prévôt de Beverley, et conseilla au roi Henri II de le nommer primat d’Angleterre, ce qui fut fait le 11 janvier 1155. Mondain, il semblait alors soutenir le roi, qui désirait la primauté sur l’Eglise en son royaume.
Le 3 juin 1162, après la mort de Thibaut du Bec, il fut sacré archevêque de Cantorbéry. Il se révéla alors grand ascète, s’habillant comme un moine et portant cilice. Par ailleurs, il soutint désormais ouvertement le bon droit du pape Alexandre III contre les revendications d’Henri II. Cela entraîna un inévitable conflit entre lui et le roi, qui se solda par son refus catégorique d’accorder au roi la primauté en ce qui concernait les affaires de l’Eglise. En 1164, il s’exila en France, où il se plaça sous la protection de Louis VII.
En 1170, Henri II, menacé d’excommunication par Alexandre III, accepta le retour de Thomas Becket, qui rentra à Cantorbéry au début du mois de décembre. Mais le roi, qui avait saisi les biens de l’Eglise, refusa de les rendre, ce qui entraîna une nouvelle querelle entre les deux hommes, et conduisit Henri II à demander : « Personne n’aura donc le courage de me délivrer de ce prêtre turbulent ? »
Thomas Becket fut assassiné par quatre chevaliers qui avaient entendu l’appel du roi, le 29 décembre 1170, près son autel en la cathédrale de Cantorbéry. A ses bourreaux, il clama : « Je suis prêt à mourir pour Dieu, pour la justice et pour la liberté de l’Eglise. » Henri II commença par protester n’être pas responsable de ce crime, mais, l’année suivante, fut contraint de se rendre en pénitence, nu-pieds, sur la tombe de l’archevêque. Thomas fut canonisé par Alexandre III le 21 février 1173.