Greta Thunberg, docteur “honoris causa” en théologie

Greta Thunberg docteur honoris causa théologie

 
On peut se gausser de ce que Greta Thunberg, 20 ans, connue pour avoir déclenchée des grèves hebdomadaires mondiales d’assistance aux cours dans le secondaire, ait été désignée par l’université d’Helsinki pour recevoir en juin prochain un doctorat honoris causa de théologie. Mais cette reconnaissance académique d’apparence absurde a le mérite de constituer un précieux révélateur quant à la nature véritable de l’écologisme : c’est une religion.
 
L’information est à rapprocher d’un sondage réalisé au début du mois par l’institut américain Rasmussen aux termes duquel 60 % des » électeurs probables » aux Etats-Unis se disent en accord avec cette proposition : « Le changement climatique est devenue une religion qui “n’a en fait rien à voir avec le climat” mais qui est en réalité une affaire de pouvoir et de contrôle ».
 
Que les injonctions au nom du climat installent une nouvelle tyrannie se comprend aisément, et les Américains n’hésitent pas à affirmer qu’elles reposent au mieux sur un détournement, au pire sur une supercherie. Mais le choix des dirigeants de l’université finlandaise vient confirmer quelque chose de bien plus fondamental : pour être instrumentalisée, l’écologisme n’en est pas moins une religion, avec ses faux dogmes, ses sacrifices, sa morale et surtout son dieu auquel un culte doit être rendu.
 

Greta Thunberg, trois fois docteur “honoris causa”

 
L’université d’Helsinki aurait pu faire de « Greta Thunberg, activiste », un docteur honoraire en droit (elle l’est d’ailleurs déjà depuis 2021 à l’université de British Columbia, UBC) ou en philosophie. Voire sans précision particulière : l’université de Mons en Belgique lui a décerné un doctorat honoris causa générique en 2019 pour son militantisme générique alors qu’elle avait seulement 16 ans.
 
Greta Thunberg bardée de diplômes alors qu’elle pratique et propage l’absentéisme scolaire ? L’ironie de la situation frappe d’autant plus que l’université est née dans des nations catholiques au Moyen Age pour transmettre et faire progresser les connaissances humaines, les arts et les sciences. L’obscurantisme dont on accuse à tort la religion catholique se trouve en vérité au cœur de cette religion du climat, qui récompense une sorte d’icône laïque dans son rôle de Jean-Baptiste de pacotille chargé de réveiller le quidam face à ses péchés écologiques pour hâter la conversion des hommes à leur nouveau dieu. La Terre-Mère ?
 
On peut lire sur le site de l’univerité d’Helsinki la brève explication du choix de Mlle Thunberg :
 
« Greta Thunberg est une faiseuse d’opinion et une activiste suédoise. La grève scolaire pour le climat qu’elle a organisée devant le bâtiment du parlement suédois à l’automne 2018 s’est rapidement transformée en un mouvement mondial, Fridays for Future, dans le cadre duquel les écoliers exhortent les décideurs à prendre des mesures en faveur du climat sur la base de preuves scientifiques. La valeur de son travail sans concession et cohérent pour l’avenir de notre planète a été reconnue par plusieurs récompenses et prix importants. Ses actions nous obligent tous, en tant que membres de communautés et de sociétés, mais surtout en tant qu’êtres humains, à apporter des changements à notre vie quotidienne. »
 

Ecologisme : fausse religion et fausse théologie

 
Il s’agit bien, comme le montrent les derniers mots de cette présentation, de peser sur chacun de nos actes, de sacrifier mode de vie et habitudes pour les mettre en conformité avec ce qu’on pourrait appeler les vertus environnementales. Changer la conduite en fonction d’un bien supérieur et transcendant, c’est le propre de l’exigence religieuse : ici, le bien supérieur et transcendant qui mérite et exige nos offrandes est « la planète ».
 
Cela se résume en deux mots : paganisme et panthéisme.
 
Contrairement à la foi en un Dieu tout-puissant – et plus spécialement la foi en la Sainte Trinité – cette étiquette théologique dont on affuble l’environnementalisme ne fait guère ricaner les grands médias. Ils s’en accommodent sans doute parce que le sens critique s’est évaporé devant les grandes peurs de notre temps, mais aussi parce qu’il s’agit d’un moyen de combattre la véritable transcendance qui oblige l’homme à se reconnaître créature et débiteur devant Dieu. Déclinaison subtile du « non serviam » originel…
 
Ce qui est sûr, c’est que cette nouvelle religion de la Terre a beaucoup de points communs avec les religions païennes des « peuples premiers », et d’ailleurs ne s’en cache pas dans l’admiration affichée par ses adeptes pour la « sagesse » écologique de aborigènes et les références à la « Terre Mère », « Mère Nature », « Pachamama ».
 

La « théologie » de la Mère Nature

 
Michael Crichton, le défunt auteur de Jurassic Parc, qui ne partageait pas les grandes peurs des écologistes, voyait aussi dans l’actuelle religion du climat un mimétisme à l’égard du judéochristianisme :
 
« Elle connaît un Eden initial, un paradis, un état de grâce et d’unité avec la nature, puis une chute hors de la grâce vers un état de pollution après avoir mangé de l’arbre de la connaissance et, du fait de nos actions, un jour de jugement qui nous attend tous. Nous sommes tous des pécheurs énergétiques, condamnés à mourir, à moins que nous ne recherchions le salut, que l’on appelle aujourd’hui “durabilité”. La durabilité est le salut dans l’église de l’environnement. Tout comme l’alimentation biologique constitue sa communion, cette gaufre sans pesticides dont se nourrissent les justes qui partagent les bonnes croyances. »
 
Il ne manque plus que Satan, le tentateur, au tableau, mais on le reconnaît bien dans la singerie du vrai qu’affectionnent les fausses religions et leurs idoles.
 
Et on peut en considérer une illustration très parlante. En 2018, un groupe d’étudiants de l’Union Theological Seminary, centre de formation protestant de New York, progressiste, inter-religieux et œcuménique, avait organisé une cérémonie pénitentielle dans la chapelle de l’établissement devant un parterre de plantes, auxquelles il s’agissait de « confesser » leurs différents manquements à leur égard.
 
Sans surprise, ce même séminaire « chrétien » organise aussi des méditations bouddhistes et des prières islamiques. Si tout est dans tout et réciproquement, pourquoi se gêner ?
 
Jeanne Smits