9 août : Sainte Edith Stein

9 août Edith Stein
 

Née à Breslau le 12 octobre 1891, dans une famille juive, elle perdit son père à l’âge de trois ans et fut éduquée dans le judaïsme par sa mère. Après une scolarité brillante, elle fit des études de philosophie et de psychologie. Elle obtint son premier diplôme au cours de la Première Guerre mondiale, durant laquelle elle s’engagea aussi comme infirmière à la Croix Rouge ; elle obtint d’ailleurs la médaille de la bravoure.

Dans le même temps, elle prépara son doctorat, rédigeant une thèse intitulée « Sur le problème de l’empathie », et fut reçue avec la mention summa cum laude en 1917. Elle fréquentait à cette époque de nombreux chrétiens et commença d’enseigner la philosophie.

Edith Stein se convertit au catholicisme entre 1916 et 1921, notamment par la lecture des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola et du Livre de la vie de sainte Thérèse d’Avila. Elle fut baptisée le 1er janvier 1922 ; elle voulut alors devenir carmélite, mais fut poussée par son directeur spirituel à enseigner l’allemand et l’histoire dans une école tenue par des dominicaines, ce qu’elle fit jusqu’en 1933. Durant son temps libre, elle traduisait en allemand les œuvres d’auteurs catholiques, tels que le bienheureux cardinal John Henry Newman ou saint Thomas d’Aquin.

A partir de la fin des années 1920, elle fut sollicitée pour donner des conférences, notamment en Allemagne, et prit publiquement position contre l’idéologie nationale-socialiste. Interdite d’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir des nazis en 1933, elle entra au carmel de Cologne le 15 octobre 1933, réalisant enfin le vœu qu’elle avait formulé dès son baptême, et prit le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix.

Carmélite, elle fut encouragée par ses supérieures à poursuivre ses travaux philosophiques. Après avoir prononcée ses vœux définitifs le 21 avril 1938, elle fut envoyée au carmel d’Echt, aux Pays-Bas, en raison du danger que faisaient peser les lois nazies sur les juifs. Les Pays-Bas furent cependant envahis par les nazis et Edith Stein fut arrêtée le 2 août 1942. Déportée à Auschwitz, elle y fut tuée dans une chambre à gaz le 9 août 1942, laissant une œuvre philosophique et théologique très importante.

Edith Stein, reconnue martyre, fut canonisée par Jean-Paul II le 11 octobre 1998 : « Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix a su comprendre que l’Amour du Christ et la liberté humaine sont étroitement liés, car l’amour et la vérité ont un rapport intrinsèque. La recherche de la vérité et son expression dans l’amour ne lui semblaient pas contradictoires ; au contraire, elle comprenait qu’elles s’appelaient l’une l’autre. De nos jours, la vérité est souvent confondue avec l’opinion de la majorité. En outre, il existe une croyance répandue selon laquelle il faut utiliser la vérité même contre l’amour ou vice versa. Mais la vérité et l’amour ont besoin l’un de l’autre. Sainte Thérèse-Bénédicte en est témoin. La “martyre de l’amour”, qui a donné sa vie pour ses amis, n’a permis à personne de la surpasser en amour. En même temps, elle a cherché de tout son être la vérité, dont elle a écrit : “Aucune œuvre spirituelle ne vient au monde sans une grande souffrance. Elle interpelle toujours l’homme tout entier.” Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix nous dit à tous : “N’acceptez pas comme vérité ce qui manque d’amour. Et n’acceptez pas comme amour ce qui manque de vérité ! L’un sans l’autre devient un mensonge destructeur.” » Le 1er octobre 1999, Jean-Paul II la proclama co-patronne de l’Europe.