Introuvable transition énergétique : on se contente de la payer, dénonce Bjørn Lomborg

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Energie « durable », transition énergétique : on nous en rebat les oreilles (en nous faisant les poches au passage) mais au-delà des effets d’annonce et des prédications écologiques, qu’en est-il vraiment de cette prétendue révolution verte ? Pour le chercheur Bjørn Lomborg, du Copenhagen Consensus Center, il faut le dire sans ambages : « Cette transition ne se fait pas. »

Auteur du livre L’Ecologiste sceptique, promoteur de la liberté au moment où le monde s’enfermait dans les confinements covid, cela fait longtemps que Lomborg dénonce le prix de cette révolution qui, comme toutes les révolutions, fera souffrir les plus pauvres, sous prétexte de les libérer et d’améliorer leur sort.

The New American détaille les critiques de Bjørn Lomborg à l’égard de la prétention de l’homme de changer le cours des choses climatique : avant tout (et à supposer que l’opération soit réalisable, ce dont Lomborg est par ailleurs persuadé !), le coût de la « transition » serait prohibitif. Abaisser la température de la Terre d’un tiers de degré Fahrenheit d’ici à 2100 coûterait 100.000 milliards de dollars, dit-il. A l’heure où nous sommes, les efforts en ce sens coûtent 2.000 milliards de dollars par an…

 

Bjørn Lomborg juge la transition énergétique « insensée »

A l’inverse des climato-alarmistes, Lomborg, qui croit en la réalité d’une influence partielle de l’homme dans les changements climatiques observés, pense que ses effets néfastes sont exagérés et que les « solutions » aujourd’hui proposées sont-elles mêmes insensées.

Il estime ainsi que la « transition verte » telle qu’elle est mise en œuvre aujourd’hui aurait pour effet d’augmenter la consommation d’énergie : de manière contre-intuitive, la création d’énergie « renouvelable » ne remplace pas le charbon, le pétrole et le gaz, estime le chercheur.

Lomborg est statisticien, et c’est fort de son expertise qu’il écrit :

« De nombreuses études montrent que la mise en place d’énergies renouvelables augmente la consommation d’énergie totale plutôt que de remplacer le charbon, le gaz ou le pétrole. Des recherches récentes révèlent que pour six unités de nouvelle énergie verte, moins d’une unité remplace les combustibles fossiles.

« Une analyse réalisée aux Etats-Unis montre que les subventions accordées aux énergies renouvelables augmentent souvent la consommation totale d’énergie. En fait, les politiques conçues pour stimuler les énergies vertes entraînent une augmentation des émissions.

« La demande humaine en énergie abordable est insatiable, car elle sous-tend toutes les facettes de la vie moderne. Au cours des 50 dernières années, l’énergie dérivée du pétrole et du charbon a doublé, l’énergie hydraulique a triplé et le gaz a quadruplé. Parallèlement, l’énergie nucléaire, solaire et éolienne a connu un essor considérable. Par conséquent, la disponibilité de l’énergie a atteint des niveaux sans précédent à l’échelle mondiale. »

 

La transition énergétique ignore la demande croissante d’énergie

Et cette augmentation de la consommation d’énergie est un phénomène constant dans l’histoire, ajoute Lomborg :

« Au cours des années 1800, lorsque les sociétés sont passées du bois au charbon, la consommation globale de bois a augmenté, car le charbon a commencé à répondre à une plus grande part des besoins énergétiques. De même, lors de la transition du charbon au pétrole, en 1970, les contributions énergétiques combinées du pétrole, du charbon, du gaz et du bois étaient plus importantes que jamais. »

Il a toujours fallu quelque 150 ans pour faire la « transition » vers une nouvelle source d’énergie – mais uniquement à condition que celle-ci soit « meilleure ou moins chère ».

Notre énergie « verte » d’aujourd’hui n’est ni l’une, ni l’autre.

Lomborg précisait récemment dans le New York Post :

« L’énergie éolienne et solaire ne produit de l’électricité que lorsque le soleil brille ou que le vent souffle. Le reste du temps, leur électricité est infiniment chère et un système de secours est nécessaire.

« C’est pourquoi l’électricité mondiale reste dépendante à près de deux tiers des combustibles fossiles…

« On entend souvent dire que les grandes puissances industrielles émergentes comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie et le Bangladesh obtiennent davantage d’électricité grâce à l’énergie solaire et éolienne. Or, ces pays tirent bien plus d’énergie supplémentaire du charbon. (…)

« Si l’énergie solaire et éolienne était vraiment moins chère, pourquoi ces pays s’en priveraient-ils ? Parce que la fiabilité est importante. (…)

« L’Administration pour l’information sur l’énergie de Joe Biden estime que l’énergie solaire coûte 3,6 cents par kilowattheure, juste devant le gaz naturel (3,8 cents). Mais si l’on inclut, et c’est raisonnable, le coût de la fiabilité, les coûts réels explosent – une étude évaluée par des pairs montre une augmentation de 11 à 42 fois, ce qui fait de l’énergie solaire la source d’électricité de loin la plus chère, suivie par l’énergie éolienne. »

Et encore. C’est sans compter avec le coût de recyclage des panneaux solaires et des éoliennes en fin de vie.

 

La transition énergétique concerne 1/5 de l’énergie consommée, souligne Bjørn Lomborg

Autre point auquel on ne pense pas, en tout cas pas à haute voix, les énergies dites « durables » comme le photovoltaïque et l’éolien sont intégralement déployées dans le secteur de l’électricité… qui ne représente qu’un cinquième de la consommation mondiale d’énergie. Parler de « transition énergétique » à cet égard est une drôle d’exagération.

En attendant, souligne The New American, « ce n’est pas seulement parce que les coûts énergétiques élevés augmentent la pauvreté et causent donc plus de souffrances et de décès parmi les pauvres du monde. Ils entraînent également la destruction de l’environnement, car la prospérité est une condition préalable à la santé de l’environnement ». Des exemples en sont donnés dans cet article de 2020.

La solution proposée par Lomborg est de se tourner vers d’autres sources d’énergie que les « renouvelables » à la fois onéreuses et incertaines : l’hydrogène et le nucléaire. The New American ajoute la fusion nucléaire, soulignant que les sommes formidables dépensées pour la « transition énergétique » seraient plus utiles si elles finançaient la recherche dans ce domaine.

Et qu’on arrête de nous promettre, comme Malthus et Paul Ehrlich, l’apocalypse si l’humanité ne renonce pas à remplir la terre et à vivre de ses ressources. Leurs prédictions ont été démenties, notamment parce que l’ingéniosité de l’homme a permis d’améliorer les conditions de vie d’un nombre croissant de personnes, bien au-delà de la population du monde jugée « supportable » par la terre par ces prophètes de malheur.

 

Anne Dolhein