Proche conseiller du pape, archevêque du diocèse de Munich-Freising, le cardinal allemand Reinhard Marx vient de faire annoncer, après plusieurs années de préparation, la création d’un nouveau « réseau pastoral queer », la Regenbogenpastoral, chargé du soutien et de l’accompagnement des personnes LGBT et de leurs proches, pour leur offrir un « espace sûr » – comme le « safe space » rêvé des « minorités » américaines pour se mettre à l’abri d’un monde trop dur. Après son lancement officiel le dimanche 10 novembre – lors d’une réception privée suivie d’une cérémonie « queer » publique à l’église Saint-Paul de Münich à l’heure où des églises traditionnelles organisent plutôt vêpres ou salut du Saint-Sacrement…
Dans cette même paroisse munichoise se déroulera, d’ailleurs, pendant tout le mois de novembre, une exposition photographique intitulée « Gut. Katholisch. Queer » (« Bon, catholique, queer ») de Martin Niekämper, fort du soutien de l’association #OutInChurch, et au programme, des photos d’employés ou de bénévoles LGBT de l’Eglise catholique en Allemagne.
Le cardinal Marx promeut la pastorale LGBT
La nouvelle équipe pastorale, qui commencera son travail au début de la nouvelle année liturgique, le premier dimanche de l’Avent, comportera 17 responsables, tous spécialement formés pour le rôle qui les attend. Leur mission est simple : offrir un suivi pastoral aux membres de la « communauté LGBT » qui n’entendent pas conformer leur vie à l’enseignement de l’Eglise, pour mieux intégrer les inquiétudes et les expériences de ces personnes dans les différents comités de l’Eglise d’Allemagne – nombreux puisqu’elle est fortement fonctionnarisée.
L’équipe pastorale devra notamment promouvoir des événements éducatifs et des formations sur des thèmes liés à l’homosexualité, avec le but non dissimulé de « normaliser » ce « style de vie ».
L’Eglise a toujours été ouverte aux pécheurs que nous sommes tous, et vis-à-vis des pécheurs « publics », qui vivent ouvertement et durablement dans une situation qui en elle-même contredit la loi divine comme la loi naturelle, elle ne leur interdit ni la pénitence ni le retour à une vie conforme à la volonté de Dieu : au contraire, elle leur offre la miséricorde gagnée sur le bois de la Croix.
Mais si elle a connu bien des confréries de pénitents, en les accueillant comme une mère, l’Eglise ne peut justifier n’importe quel acte ou comportement. Or c’est bien ce qui se passe ici, pour répondre aux attentes des « queer » qui affirment la « primauté de l’amour » et sont à la recherche d’une « Eglise inclusive », comme l’annonce le communiqué du diocèse.
La pastorale arc-en-ciel : une organisation et des événements
Le « flyer » de la pastorale arc-en-ciel s’ouvre sur ces mots : « En tant que chrétiens, nous avons la conviction que Dieu accueille toutes les personnes telles qu’elles sont, dans une totale égalité, quand elles aiment… » Si bien que la pastorale « queer » s’adresse à chaque personne pouvant entrer en contact avec les « LGBT » : c’est une pastorale « pour tous ».
Avec la bénédiction des autorités, cette pastorale s’engage au service de « l’égalité des droits des personnes LGBT dans l’Eglise », en ayant recours à des agents pastoraux « compétents quant aux intérêts des LGBTI », en rejetant la « marginalisation et la discrimination ».
Et de citer le pape François (« nul ne saurait être exclu ou devenir malheureux en raison de son orientation sexuelle ») et le cardinal Marx : « L’homosexualité n’est pas un péché. Elle est conforme à une attitude chrétienne lorsque des personnes, quelles qu’elles soient, de quelque sexe que ce soit, se soutiennent mutuellement, dans la joie comme dans la tristesse. Je parle de la primauté de l’amour, notamment dans la rencontre sexuelle. »
Qu’on se rassure, cependant, les promoteurs de cette initiative scandaleuse au sens propre du mot ne sont pas totalement sans foi ni loi ; leur dépliant comporte le logo de la « Klima Kollekte », la division ecclésiale de l’organisme de compensation des émissions-carbone chargée de racheter les péchés écologiques comme au bon vieux temps du trafic des indulgences…