Tel est le nombre de « partenaires sexuels » que les femmes âgées de 18 à 69 ans habitant en France disent avoir fréquenté en moyenne, selon la grande enquête menée sur cinq ans que viennent de publier ensemble l’Inserm, l’ANRS Maladies infectieuses et Santé publique France. Ce nombre n’était que de 3,4 en 1992 – quant aux hommes, ils sont passés de 11 à 16,4 partenaires. C’est la quatrième enquête de ce type menée depuis 1970. Elle s’appuie sur les réponses à un questionnaire téléphonique de plus de 31.000 personnes de 15 à 89 ans, tirées au sort, en métropole et outre-mer. Elle prétend avoir observé des « changements majeurs » dans la sexualité des habitants de la France depuis dix ans. En vrac, l’âge médian du premier rapport sexuel serait « remonté » depuis 2006 à 17,7 ans pour les hommes et 18,2 pour les femmes. Et l’on ferait moins l’amour : dans les 18-69 ans, 77,2 % des femmes (82,9 % en 2006) et 81,6 % des hommes (89,1 % en 2006) déclarent avoir copulé avec un partenaire dans les 12 derniers mois. D’autre part, « de plus en plus d’hommes et de femmes déclarant avoir expérimenté d’autres pratiques sexuelles (masturbation, sexe oral et rapports anaux) que les rapports vaginaux ». « En 2023, 69,6 % des femmes et 56,2 % des hommes de 18-89 ans considèrent que l’homosexualité est une sexualité comme les autres. » « En 2023, 41,9 % des femmes et 31,6 % des hommes de 18-89 ans considèrent que la transidentité est une identité comme une autre. » « En 2023, 8,8 % des femmes et 8,9 % des hommes de 18-89 ans déclarent avoir eu au moins un·e partenaire du même sexe au cours de la vie. » « En 2023, 1 personne sur mille a entrepris des démarches pour changer de genre et 2,3 % des femmes et 2,4 % des hommes déclarent avoir pensé à changer de genre. » Inutile de fatiguer le lecteur avec plus de données. Les habitants de la France couchent donc plus tard et moins, mais avec plus de partenaires, selon un « répertoire de pratiques sexuelles diversifié », et en jugeant l’homosexualité et le transgenrisme de plus en plus normaux. En somme la propagande pansexuelle arc-en-ciel pénètre monsieur et madame tout le monde, manifeste une tendance à l’indifférenciation sexuelle et tend à terme vers une entropie de la sexualité tendant elle-même à la non-reproduction. L’étude y participe. Malgré ses prétentions scientifiques affichées, elle n’est nullement neutre en raison d’un questionnaire qui oriente les réponses. Elle parle ainsi de « fellation (réalisée ou reçue) », de « cunnilingus (réalisé ou reçu) », et de « pénétration anale (réalisée ou reçue) » : si elle avait voulu vraiment discerner et classer les comportements selon les sexes, elle aurait distingué le « réalisé » du « reçu », et obtenu des résultats bien plus significatifs.