Le phénomène décrit et analysé de 1975 à 1995 par Le Pen et le Front national, confirmé en 1991 par l’ancien président Giscard sous l’étiquette « invasion », et désigné du nom publicitaire de grand remplacement par Renaud Camus en 2008, est en fait une révolution des Bernard l’Hermite. C’est-à-dire un phénomène organisé qui vise à intégrer un nouvel homme, de nouveaux us, mœurs, croyances et lois, une nouvelle spiritualité, dans certaines apparences maintenues qui servent de décor et d’habitus au nouvel homme. En particulier, ici et maintenant, l’arc-en-ciel, pour mieux supprimer les Français tels que l’histoire les a produits, s’attache à supprimer aussi l’un des grands constituants de leur civilisation et de leur identité, le français. C’est particulièrement sensible à travers deux institutions d’Etat, l’école et l’Académie française.
9 écoliers sur 10 massacrent le français : il faut le supprimer
Le français est trop difficile, partant il est à la fois contre-productif et discriminatoire, tel est le credo des cercles qui se pensent paradoxalement progressistes. A intervalles réguliers, des pédagogues de gauche prônent la réforme d’une orthographe réputée trop complexe pour que, hier les classes populaires, aujourd’hui les immigrés, puissent la maîtriser. Ce qui est vrai pour l’orthographe l’est aussi pour la grammaire, le vocabulaire, etc. La République, du temps qu’elle était exigeante, pensait améliorer la condition du peuple en l’instruisant, elle y a renoncé et ne songe plus, avec un féroce mépris de bobo qui la caractérise, qu’à le maintenir dans une confortable ignorance, sédation puissante où l’on peut le manipuler. Résultat, 56 ans après mai 68, 90 % des élèves de CM2, la terminale du primaire, juste avant la montée en secondaire, que sanctionnait jadis le certificat d’études, 9 élèves sur dix, donc, font au moins 15 fautes d’orthographe dans une dictée de 67 mots ! En 1987, pour la même dictée, la proportion de super cancres n’était « que » de 33 %.
Hydroponique ta mère : l’arc-en-ciel école hors-sol
En somme, à l’école, en moins de quarante ans, on est passé d’un nul sur trois à neuf sur dix. Ces données tout à fait officielles sont tirées d’une étude rédigée par le directeur de l’IFOP, Jérôme Fourquet, pour la Fondation Jean Jaurès, laboratoire d’idées de gauche, intitulée Voyage dans la France hydroponique. Il s’agit d’une image agricole : l’adjectif qualifie la culture hors sol d’une plante sur un substrat neutre et inerte, tel le sable, régulièrement irrigué par un mélange d’eau et de nutriment. Ainsi la société française, où le substrat historique apparaît encore dans la toponymie, les monuments et les vieilles gens, ressemblerait selon Fourquet, dans le commun du quotidien des populations nouvelles, à une culture hors sol, et l’évolution de la maîtrise de la langue en serait le symptôme. De nombreuses études statistiques montrent « la baisse significative de la maîtrise du français parmi les élèves », et l’orthographe n’est pas la seule touchée, « le vocabulaire employé est moins fourni et la langue relâchée ». En d’autres termes, l’Ecole a explosé sous la pression de l’invasion migratoire et de ses propres illusions idéologico-pédagogiques : ayant choisi d’enseigner l’inclusion, elle devait nécessairement cesser d’enseigner le français.
La LDH contre l’Académie et le français
On retrouve la même aversion pour la réalité historique du français à la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), et dans le communiqué qu’elle vient de rédiger pour dénigrer l’Académie française et son dictionnaire. On se rappelle peut-être que la dernière édition du dictionnaire de l’Académie française remonte à 1934. Depuis, au rythme d’une séance de travail le jeudi, les académiciens rafraîchissent les définitions, dans l’ordre alphabétique. Y a mieux, y a pire, comme boulot, ou comme destin. Il se trouve qu’ils viennent de terminer et de présenter en grande pompe leur nouvel opus, l’édition 2024, à leur protecteur (c’est comme ça qu’on dit), le président de la République. On pourrait penser que, dans le désordre intégral qu’est devenu notre pays, cette chose au moins se serait à peu près bien passée. Eh bien, pas du tout. On frise au contraire le scandale d’Etat, et la Ligue des droits de l’homme ne l’a pas envoyé dire au secrétaire perpétuel. Elle lui a fait part de sa « stupéfaction » et de sa « consternation » à la lecture du dictionnaire, déplorant que « nombre de définitions participent d’une vision au mieux archaïque de notre monde ». Ce « au mieux archaïque » est terrible, il laisse entrevoir le pire.
Le français parle de race et de nature : il faut le supprimer
Citons les motifs de consternation tels que la LDH les expose : « L’entrée qui définit l’hétérosexualité comme une relation “naturelle” (sic) entre les sexes implique que l’homosexualité n’est pas, elle, naturelle. La femme se voit définie par sa capacité à concevoir et mettre au monde des enfants. Faut-il en conclure qu’une femme stérile ou ménopausée n’en est pas une ? Le traitement du racisme, lourd d’enjeux dans le monde où nous vivons, est de même sidérant. La “race” renvoie ainsi à “chacun des grands groupes entre lesquels on répartit superficiellement l’espèce humaine d’après les caractères physiques distinctifs qui se sont maintenus ou sont apparus. (…) Un homme de race noire, de race blanche, de race jaune”. On apprend incidemment qu’un “négrillon” est un “petit enfant noir”, que “Jaune” “se dit d’une personne ou d’une population caractérisée notamment par la pigmentation jaune ou cuivrée de la peau, par opposition à Blanc et à Noir. Un homme de race jaune”. De même, qu’une personne “négroïde” “présente certaines des caractéristiques morphologiques des populations noires. Type négroïde”. (…) Aucune distance n’est marquée avec ces entrées, aucune d’entre elles n’est signalée comme discriminante ou péjorative. »
L’arc-en-ciel veut supprimer un monde « au mieux archaïque »
La LDH estime naturellement que la « langue française » et la « démocratie » méritent mieux. Elle somme l’éditeur Fayard d’assortir les exemplaires déjà imprimés d’un erratum et de modifier le texte lors des réimpressions. Or rien dans les définitions retenues par l’Académie française ne conduit ni n’encourage au racisme ni au sexisme, mais il devient intolérable pour certains que l’on parle de race ou de différence entre les sexes. Ainsi la LDH, dont on connaît l’origine, l’idéologie et la fonction maçonniques, affecte-t-elle de méconnaître la fonction descriptive du dictionnaire et entend plier celui-ci, avec un aplomb de commissaire politique, à ses exigences de justice révolutionnaire. Mais elle semble ne pas se douter qu’en s’en prenant ainsi à l’Académie française, c’est au français, à son histoire, à sa structure, à son sens, qu’elle s’attaque. C’est un monde qu’entend supprimer la révolution arc-en-ciel, une identité, une langue – « au mieux archaïque » –, au nom d’un moralisme qui s’attaque à toutes les réalités qu’il juge opposées à ses folies et ses phobies.