Quel est le lien entre la « tech » de l’informatique, de la téléphonie et de l’intelligence artificielle et le monde infernal ? Nous avons déjà posé cette question sur RITV au sujet des infestations démoniaques, et elle commence à devenir plus présente dans la réflexion des catholiques. Le site américain traditionaliste The Remnant a aimablement autorisé RITV à traduire et à publier un article de la correspondante du média en Australie, Kathy Clubb, publié le 9 janvier sous le titre « La technologie démoniaque de la Quatrième Révolution industrielle ».
Elle y chronique un livre qui s’annonce passionnant d’une ancienne habituée des pratiques occultes, montrant la fascination des grands noms de la technologie informatique, des réseaux sociaux et de l’IA pour le paranormal et les extra-terrestres, et donne l’exemple d’une expérience personnelle où la simple utilisation d’une OCR (reconnaissance optique de caractères) a donné lieu à une modification très suspecte d’un texte affirmant que Jésus-Christ est le sauveur du monde.
Voici donc la traduction intégrale de ce texte de Kathy Clubb, disponible ici dans sa langue d’origine. Les intertitres ont été ajoutés par nos soins. – J.S.
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La technologie démoniaque de la Quatrième Révolution industrielle
Klaus Schwab et ses porte-parole, tel Noah Huval Harari, ont des idées bien arrêtées sur la perspective d’une quatrième révolution industrielle. Ils envisagent une société mondiale gouvernée par une « élite » privilégiée prenant des décisions au nom de la majorité soumise, quant à elle, à la technologie. Ils nous l’ont dit : ils espèrent faciliter le saut évolutif de l’humanité vers sa prochaine phase, l’Übermensch, un être hybride entre chair et machine.
Cette révolution technocratique va de pair avec un certain système de croyance : la science est un dieu, l’homme est un parasite et il faut obéir à l’élite. Ce qui rend beaucoup de ces « élites » si convaincues de leur supériorité, c’est leur accès à des « connaissances secrètes » provenant d’un contact avec une certaine forme d’entité désincarnée. Ces entités sont appelées, selon les cas, des guides spirituels personnels, des maîtres ascensionnés (souvent originaires de l’Atlantide) ou des extra-terrestres.
Les catholiques fidèles connaissent largement les dangers de la communication avec des êtres désincarnés tels que les « guides spirituels ». L’Eglise a toujours condamné ce type de communication en raison de l’interdiction de la divination des esprits contenue dans les Ecritures. Cependant, l’enseignement relatif à l’existence d’êtres extraterrestres est plus vague, et certains catholiques soutiennent pleinement la théorie selon laquelle l’univers est peuplé d’êtres sensibles autres que les humains.
La Quatrième Révolution industrielle, d’inspiration démoniaque ?
Il s’agit là d’un faux discours qui doit être condamné sans équivoque, car rien dans l’Ecriture ou la Tradition ne vient étayer une telle idée ; à l’inverse, l’Eglise a prononcé à son encontre des condamnations, certes peu connues, depuis l’Antiquité. Heureusement, il y a tout de même des commentateurs sérieux pour rappeler aux catholiques qu’il n’est en rien obligatoire de croire en l’existence des extra-terrestres.
L’un des problèmes les plus pressants liés à la croyance que les extra-terrestres sont réels et accessibles n’est pas tant qu’ils n’existent pas, mais plutôt que les démons sont connus pour prendre la forme d’extra-terrestres afin de tromper les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Dans un récent ouvrage, Ursula Bielski met en garde contre le programme démoniaque qui anime le mouvement « extra-terrestre ».
Ursula Bielsi, qui est catholique, est une spécialiste du paranormal qui utilisait jadis des techniques occultes pour communiquer avec le monde des esprits. Elle a abandonné ces pratiques dès lors qu’elle a compris que les esprits avec lesquels elle entrait en contact n’étaient pas bienveillants, mais qu’il s’agissait de démons. Ce constat l’a amenée à s’intéresser au domaine en plein essor des phénomènes extraterrestres : elle y a trouvé un nombre stupéfiant de points communs avec les pratiques et les principes occultes qu’elle avait observés au sein de la communauté paranormale.
L’un des domaines les plus intéressants abordés par Mme Bielski dans son livre est la relation entre la technologie et l’occultisme. Elle indique que de nombreux experts en technologie communiquent avec le monde immatériel afin de s’inspirer de leurs inventions : certains pensent communiquer avec des extraterrestres, d’autres avec des scientifiques décédés, d’autres encore avec les esprits supérieurs mentionnés plus haut. Ces communications sont connues sous le nom de « téléchargements » ; des experts en technologie ont déclaré qu’ils recevaient des « fichiers » entiers d’informations sur de nouveaux produits, y compris des schémas. Dans certains cas, ces produits ont rapporté des millions de dollars à leurs inventeurs humains.
La Quatrième Révolution industrielle et l’occultisme
Bien entendu, rien de tout cela ne dépasse le cadre de la réalité, car de nombreuses preuves montrent à quel point l’industrie technologique est étroitement liée à l’occultisme. Prenons l’exemple de l’événement annuel Burning Man, qui se tient dans le désert du Nevada. Burning Man est une ville temporaire qui attire des dizaines de milliers de personnes pendant près d’une semaine de réjouissances païennes.
L’événement prétend célébrer la créativité, l’expression personnelle et l’innovation au moyen de l’art et de la musique contemporains, de la licence sexuelle et des drogues hallucinogènes. Il véhicule un message clairement anti-chrétien tout en embrassant toutes les philosophies que l’on trouve sous la bannière du « fais ce que tu veux ». Burning Man est cher aux adeptes du New Age, aux hippies et aux wiccans, mais aussi aux techniciens de la Silicon Valley.
Un professeur de l’université de Stanford s’est penché pendant plus de dix ans sur la relation entre le festival Burning Man et l’industrie technologique après s’être rendu au siège de Google et avoir vu des photos prises au festival Burning Man dans le hall d’entrée. (Pour l’anecdote, l’ancien PDG de Google, Eric Schmidt, avait été sélectionné pour ce poste parce que, de tous les candidats, il était le seul à avoir participé à Burning Man). Le professeur a constaté que les cadres de la Silicon Valley, les programmeurs et les informaticiens nouaient entre eux des liens spirituels autour de projets communs sur lesquels ils travaillaient à Burning Man, avant de rapporter leurs expériences sur leur lieu de travail.
L’innovation artistique et la licence hédoniste enveloppées d’un vernis de spiritualité, telles qu’on les promeut à Burning Man, sont précisément ce qui rend les employeurs et les employés si précieux dans le monde de la technologie. Une habituée de longue date qui connaît bien le monde de la technologie, a ainsi déclaré qu’elle vivait à Burning Man une expérience d’« unité collective de niveau psychique ». Elle décrit l’événement comme « le plus grand incubateur de la Silicon Valley ».
Elon Musk et Mark Zuckerberg, parmi bien d’autres, ont régulièrement fréquenté Burning Man au fil des ans et, dans un documentaire de HBO, Musk a même assimilé directement la Silicon Valley à Burning Man. Impossible, dans ces conditions, de sous-estimer le lien entre la technologie et cette bacchanale des temps modernes.
Burning Man et son expérience spirituelle démoniaque
Pourtant, ce type d’expérience spirituelle est fondamentalement démoniaque : elle est néfaste pour les participants et les expose à toutes sortes d’influences diaboliques. Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que certains travailleurs du secteur technologique emploient ouvertement des sorcières pour les aider à lutter contre les infestations démoniaques et même à régler leurs problèmes juridiques.
Cette question touche chacun d’entre nous pour qui la technologie est devenue omniprésente : qui peut nier les méfaits et les attraits insidieux du monde numérique, alors même que nous apprécions un si grand nombre des commodités et des innovations qu’il offre ? Apprendre que les développeurs technologiques, en tant que groupe, non seulement s’adonnent à des rituels païens, mais intègrent également cette spiritualité sur leur lieu de travail, devrait nous faire réfléchir.
Si les spécialistes des technologies de l’information et les programmeurs s’engagent dans des rituels païens explicites ou implicites, voire communiquent directement avec des démons afin d’accéder à des technologies innovantes, à quels types de conséquences faut-il s’attendre dans le monde de la technologie ? Y aurait-il des conséquences pires que l’addiction à la dopamine, la perte de temps et le harcèlement sur les réseaux sociaux que nous voyons partout autour de nous – et dans lesquels nous pouvons parfois être personnellement impliqués ? Dans quelle mesure faut-il nous inquiéter, non seulement du transhumanisme et d’autres projets manifestement antichristiques de la quatrième révolution industrielle, mais aussi de la technologie quotidienne dont nous sommes devenus dépendants ?
Une expérience personnelle d’une modification essentiellement démoniaque
Même si nous ne connaîtrons peut-être jamais l’ampleur de l’influence des démons sur la technologie moderne, il nous arrive de temps à autre d’en avoir un aperçu. Cet incident quelque peu troublant m’est arrivé à peu près au moment où je lisais le livre d’Ursula Bielski, et je crois qu’il est lié au phénomène dont elle parle. Il illustre à tout le moins les inquiétudes formulées dans cet article.
Il s’agit d’une expérience que j’ai eue avec l’IA et, bien que je n’en sois pas vraiment fan, je pense que l’IA a sa place lorsqu’elle est utilisée de manière limitée pour des tâches bien précises. L’une de ces tâches consiste à convertir le texte contenu dans les images en texte numérique.
Je me sers actuellement d’un logiciel gratuit de conversion d’images en texte dans le cadre d’un projet sur lequel je travaille : convertir une série de livres d’histoire catholique pour enfants en format numérique. Ces livres, qui sont épuisés, ont été écrits par un prêtre australien dans les années 1940 et ils sont très populaires parmi les parents qui font l’école à la maison, ici aux Etats-Unis. Comme ils sont tombés dans le domaine public, je suis en train de les convertir au format numérique pour les rendre accessibles sur mon site web. L’opération consiste à photographier le texte avec mon téléphone, puis à utiliser un logiciel pour le convertir au format numérique, qui est ensuite transféré vers un logiciel de création de livres électroniques. C’est un processus fastidieux, mais il est rendu un peu moins pénible par l’utilisation de l’IA.
Peut-être parce que la technologie est relativement nouvelle, ou peut-être parce qu’elle est gratuite, le texte obtenu doit être vérifié avec soin. Il y a souvent des erreurs, comme des mots et des phrases transposés, qu’il faut remettre dans le bon ordre ; bien que cela prenne du temps, c’est beaucoup plus rapide que de recopier laborieusement chaque mot l’un après l’autre.
Ce charmant petit livre d’histoire avance chapitre après chapitre dans l’histoire ancienne : depuis l’histoire d’Abraham, puis de Moïse, jusqu’à la fondation de Rome, Hannibal et César, le tout écrit pour de jeunes enfants. Le dernier chapitre traite de la venue du Christ, du premier Noël, de la naissance de Notre Seigneur dans une étable. J’ai passé le texte dans le logiciel AI comme d’habitude, puis je l’ai transféré dans le programme ebook. En vérifiant le texte résultant, j’ai constaté qu’il contenait une chose qui m’a fait sursauter, et qui m’interpelle davantage à mesure que je la considère.
Au lieu de trouver des mots dans le désordre comme c’était arrivé dans d’autres sections, j’ai découvert dans le texte deux mots insérés de manière indépendante.
Voici l’original tel que l’auteur l’avait écrit :
« Notre Seigneur est là, le Saint, le Promis, Celui qui doit sauver le monde. »
Voici le résultat obtenu après avoir été soumis au logiciel d’IA – les mots ajoutés sont en caractères gras :
« Notre Seigneur est là, le Saint, le Promis, Celui dont certains disent qu’il doit sauver le monde. »
N’oubliez pas que le programme utilisé n’est pas du type Chat GPT : il n’est pas programmé pour répondre à des questions ou donner des conseils. Il est simplement programmé pour détecter du texte et le transcrire.
Insérer des mots supplémentaires dans un texte est une anomalie.
Insérer des mots supplémentaires qui ont un sens est extraordinaire.
Insérer des mots qui véhiculent un programme anti-chrétien est d’un tout autre ordre : c’est démoniaque.
Je n’ai aucune explication sur ce qui s’est passé. Je ne sais pas si un démon a intercepté le texte pour ajouter subtilement deux mots qui pourraient potentiellement introduire le doute dans l’esprit des lecteurs. Tout ce que je sais, c’est que ces deux mots n’auraient pas dû se trouver là.
Les infestations démoniaques facilitées par la Quatrième Révolution industrielle
Le livre d’Ursula Bielski regorge d’avertissements concernant l’utilisation par les démons de la technologie des téléphones, fixes et portables, ainsi que les ordinateurs, pour communiquer avec les humains. Des exorcistes et leurs assistants ont également fait état de ce phénomène, certains d’entre eux ayant reçu des textos de démons. L’ex-employée de Facebook qui a déclaré au New York Times qu’elle était « convaincue que le diable vit dans nos téléphones » n’exagérait peut-être pas.
Dans le contexte de la quatrième révolution industrielle de Klaus Schwab, ce type de communication avec des entités démoniaques prend tout son sens. En effet, Schwab et ses pairs n’imaginent pas un monde sans religion ; ils sont plutôt en train de réimaginer un monde dont la religion serait la technologie. De même que le vrai Dieu « créa les cieux et la terre » in principio, de même, dans les derniers temps, le Prince de ce monde est en train d’assembler sa singerie de la création : le Metaverse, rempli de technologies inspirées directement par les démons.
Puissions-nous recevoir la grâce de nous servir de la technologie avec prudence et précaution, en essayant toujours d’utiliser ces outils, aussi viciés soient-ils, pour la gloire de Dieu.
Kathy Clubb (The Remnant)