Discutant avec l’enfant chéri de Davos, Yuval Noah Harari lors du The Late Show qu’il anime sur la chaîne nationale américaine CBS, Stephen Colbert a déclaré qu’il est « prêt à faire ce que les machines nous diront de faire ». Et de justifier son optimisme par la confiance qu’il a de voir le « big tech » de programmer l’intelligence artificielle « avec vision et compassion » : « Je n’arrive pas à m’inquiéter ; je pense à certains aspects positifs. Je veux dire, je vois comment les humains ont géré l’histoire – pas génial. » Harari n’était-il pas d’accord ? « Pas vraiment. C’est extrêmement dangereux », a rétorqué celui qui a écrit Une brève histoire du futur. Et ce qui est dangereux, a-t-il ajouté, c’est « d’abandonner le pouvoir à une chose que nous ne comprenons pas… » Il n’est pas d’accord pour dire que ces machines ne sont qu’une « extension » de nous-mêmes parce que nous les avons fabriquées : « Nous les avons faites, mais désormais elles deviennent potentiellement indépendantes de nous. La chose à savoir au sujet de l’IA, la chose la plus importante à savoir au sujet de l’IA, c’est qu’il s’agit de la première technologie de l’histoire qui peut prendre des décisions seule et qui peut créer des idées nouvelles de manière autonome. » Vous avez dit « demiurge » ?