Lors de son premier briefing avec les journalistes, la semaine dernière, la jeune porte-parole de Trump a annoncé que la salle de presse de la Maison Blanche recevrait avec joie les demandes d’accréditation des « nouveaux médias ». Un coup de tonnerre dans la presse officielle, bien installée depuis longtemps sur ses sièges favoris : elle va devoir se pousser pour accueillir « les autres ».
« Les autres », ce sont ceux qui ont pris place peu à peu en ligne, pour divulguer l’information sous un jour différent, ou la divulguer tout court, tant certains faits sont occultés ou transformés par les médias « mainstream ». Parmi eux, figurent de nombreuses voix conservatrices alignées sur le mouvement MAGA – mais pas seulement. En tout cas, Trump les veut « dans le coup », face à ceux qu’il a souvent appelés « les ennemis du peuple ».
Dans ce monde de plus en plus mensonger, la question se pose, en effet, de la réalité vraie. La défiance générale à l’endroit du système médiatique pris dans son ensemble ne cesse d’augmenter : la posture de la société de la « post-vérité » (le mot de l’année 2016 selon Oxford) pourrait bien être, in fine, de ne plus croire en rien. Et comme l’écrivait Hannah Arendt, « un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger ». Et l’arrivée de l’IA – et ses deepfakes – amplifiera évidemment le phénomène.
En attendant, Trump met quelques soufflets à cette presse de gauche asservie au wokisme, et c’est « satisfaisant » comme diraient les ados.
10.000 demandes de « nouveaux médias » arrivent à la Maison Blanche
Comme l’a rapporté The Hill, la porte-parole Karoline Leavitt a déclaré que le président Trump voulait faire place au « paysage des nouveaux médias » et que plusieurs centaines de nouvelles accréditions leur seraient réservés. Journalistes indépendants, créateurs de podcasts, influenceurs sociaux et autres médias non traditionnels… tous pourront, si leur demande est validée, participer aux conférences de presse sur l’actualité de l’administration Trump. Un siège au premier rang leur sera même réservé.
« Des millions d’Américains, en particulier les jeunes, se sont détournés des chaînes de télévision et des journaux traditionnels pour consommer leurs informations à partir de podcasts, de blogs, de réseaux sociaux et d’autres médias indépendants. (…) Tant que vous créez du contenu d’actualité et que vous êtes un journaliste indépendant légitime, vous êtes le bienvenu à la Maison Blanche », a déclaré Karoline Leavitt, catholique pro-vie.
Pour Karoline Leavitt, « l’âge d’or de l’Amérique a très certainement commencé ».
En 24 heures, à la suite de cette annonce, la Maison Blanche a reçu 7.400 demandes d’accréditation, montées quelques jours plus tard à 10.000.
Ubi est veritas ?
Le malaise, à gauche, était palpable dans la salle de presse et il n’a fait qu’augmenter : voir mêlé le progressisme, chantre unique de la vérité, pourrait-on entendre, aux petits malfrats tous dispensateurs de « fake news », en a fait pâlir plus d’un.
D’autant que l’administration Trump ne s’est pas arrêtée à la salle de presse de la Maison Blanche. Au Pentagone aussi, les cartes ont été rebattues où « un nouveau programme annuel de rotation des médias » a été mis en place. Les très gauchistes NBC News, The New York Times ou encore Politico, ont perdu les espaces de travail qui leur étaient réservés, jusque-là, à l’intérieur de l’établissement : ils ont été attribués aux médias conservateurs Breitbart, The New York Post, et One America News.
Ainsi, de toutes parts, on clame que Trump va devenir « le rédacteur en chef de l’Amérique ». Certains ont même évoqué l’ambiance d’un « régime autoritaire », comme si le pluralisme était maintenant fasciste… le paradoxe ne leur fait pas peur. Ce qui les effraie davantage, c’est le nouveau porte-voix accordé à ceux qui les démasquent. Et la cerise sur le gâteau est peut-être la nomination de la très conservatrice Kari Lake comme directrice du seul média américain financé par l’Etat, Voice of America.
Le directeur de Media Wise, à l’Institut Poynter, qui entend dire aux gens comment consommer l’information en ligne, n’a pas hésité à déclarer : « Trump est certainement un grand moteur de la désinformation et de la mésinformation, comme le sont ses acolytes, Elon Musk et R. F. K. Jr., mais ils s’intègrent parfaitement dans cet écosystème toxique d’informations trompeuses en ligne. »
Et la boucle est bouclée.
« L’âge d’or de l’Amérique a très certainement commencé »
Pour la presse mainstream, disciple des grands organismes internationaux et outil du consortium mondialiste, sa propre opinion ou plutôt le fait de pouvoir l’imposer lui a toujours semblé indiscutable. C’est la raison pour laquelle elle œuvre, depuis des années, à contrer les « fake news » ou du moins déclarées comme telles, via des outils ciblés de dénonciation, et pas simplement aux Etats-Unis mais dans tous les pays occidentaux (la France a ses Décodeurs du Monde). Le « fact-checking » ou vérification des faits est devenu l’apanage de la gauche.
Mais à voir le niveau de confiance des Américains dans les médias, la presse officielle ne fait pourtant pas ses preuves comme le démontre un récent sondage Gallup. Il n’a jamais été aussi bas, tout comme en Europe. Selon le baromètre 2025 des médias de La Croix, 62 % des sondés français ont répondu qu’il fallait « se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité » et plus de la moitié d’entre eux estiment être confrontés plusieurs fois par semaine à la désinformation – c’est-à-dire au mensonge –, que ce soit sur les réseaux sociaux ou à la télévision.
C’est une crise moderne à la hauteur du nombre de tromperies motivées par l’idéologie gauchiste. Les médias « mainstream » fustigent les médias indépendants partisans, alors qu’ils n’ont jamais autant ouvertement menti pour défendre chaque ligne de leur progressisme, dans la droite ligne du tropisme Kamala Harris.
La presse mainstream aux ordres du mondialisme
Trump prend sa revanche, confortant par là-même, bien sûr, son propre électorat.
Et les grands médias se voient contraints, bien que de mauvaise grâce, de se plier, y compris au niveau financier. Le 28 janvier, The New York Times a rapporté que Paramount, la maison mère de CBS News, était en pourparlers pour régler une plainte de 10 milliards de dollars parce qu’elle aurait modifié de manière trompeuse une interview de Kamala Harris face à Trump dans l’émission « 60 Minutes ». Même schéma pour ABC News et Meta qui ont dû verser à eux deux plus de 40 millions de dollars au nouveau président…
Bien qu’il ne faille jamais oublier qu’un certain nombre de médias alternatifs sont des médias d’influence financés par l’étranger et les services spéciaux, contribuant eux aussi à une diffusion d’informations erronées ou tendancieuses, Trump redonne néanmoins une juste place à des acteurs de ce monde de l’information qui le méritaient. Le combat pour la vérité doit demeurer, quoi qu’il advienne.