La Phrase : « Il est plus probable qu’improbable que le demandeur d’asile ait donné une description fidèle de son âge et de sa date de naissance »

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Au moment où certains recommandent, après la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel, de supprimer celui-ci, on est presque tenté de se demander s’il ne faudrait pas étendre cette décision à l’ensemble des justices d’Europe, tant elles semblent prises d’un accès de folie collective causée par l’idéologie. Le dernier exemple en date nous vient de Grande-Bretagne. Au départ l’affaire est banale : un réfugié qui se dit soudanais traverse la Manche et débarque en Angleterre sans papiers pour y demander l’asile. L’arrondissement de Borough, à Londres, qui s’occupe de son cas, a déjà dépensé 30.000 livres sans pouvoir l’identifier. Mais une chose est sure, il a un corps robuste d’adulte, des pattes d’oie aux yeux, une barbe fournie et un début de calvitie. Les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et ceux de Londres estiment donc son âge à – au moins – 23 ans. Pourtant son ressenti de demandeur d’asile est celui d’un mineur isolé, d’un ado de 16 ans. Et le mieux est que le tribunal de l’immigration lui a donné raison. Il l’a décrit comme un « enfant » et l’a placé dans un centre de rétention provisoire pour enfants. Parmi les juges qui ont rendu ce jugement figure Hugo Norton-Taylor, spécialiste des procédures borderline, qui avait autorisé une famille de Palestiniens à s’installer en Grande Bretagne en utilisant une disposition conçue pour les Ukrainiens. Même Keir Starmer, le Premier ministre travailliste, a trouvé la chose un peu fort de café et le ministère de l’Intérieur « examine le vide juridique (qu’il doit) combler dans ce cas particulier ». Ce qui a provoqué une querelle interministérielle. La baronesse Carr, ministre de la justice, a jugé « inacceptable » qu’on condamne ainsi un juge. Quant au clandestin, il prétend toujours être né à Omdurman sur la rive gauche du Nil en avril 2007, ce qui lui aurait fait pile seize ans à son arrivée en Angleterre. Et, malgré les pattes d’oie, la barbe et la calvitie, les juges n’en démordent pas : « Il est plus probable qu’improbable que le demandeur d’asile ait donné une description fidèle de son âge et de sa date de naissance. » Droits dans leurs bottes de mensonge.