C’est la proportion des Français, quelle que soit leur opinion politique et leur catégorie sociale, qui pensent que le système de retraites devrait comporter une part de capitalisation. Tel est le résultat d’un sondage Elabe qui vient d’être publié. 69 % des électeurs de droite, 67 % d’Ensemble et 60 % du RN en sont convaincus, et même près de la moitié du NFP (47 %). 61 % des ouvriers, 63 % des retraités et 68 % des cadres pensent de même, contre 54 % des employés et 57 % des professions intermédiaires. Comme quoi il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles. Ils ont bien compris qu’une France qui ne fait plus d’enfants et se trouve menacée par une submersion migratoire ne peut plus se payer, quel que soit le magicien qui présente les comptes, une retraite par répartition. 62 % pensent que le système actuel ne peut durer à long terme. Et, avec un bel ensemble, ils rejettent les « pistes » recommandées par la Cour des comptes : 78 % des Français sont opposés à sous-indexer les pensions de retraite, 65 % opposés à reporter l’âge légal de départ à la retraite, 63 % à augmenter les cotisations prélevées sur les actifs. L’augmentation du nombre d’années de cotisation pour percevoir une retraite à taux plein est la piste qui rencontre l’opposition la moins massive (58 %). Il ne reste donc, pour résoudre le problème, qu’une bonne dose de capitalisation, laquelle ne saurait porter de fruit qu’avec une solide croissance. Autrement dit, les Français, pour conserver un avantage venu d’une idée socialiste (une bonne retraite pour tous), préconisent de sortir du socialisme.