L’antiracisme est un racisme en sens contraire, aime à dire Bernard Antony. L’idéologie antiraciste qui jette le discrédit sur toute préférence nationale vient de franchir un nouveau seuil au Royaume-Uni, où les magistrats ont été invités à moduler leurs sentences en raison de l’ethnicité, du sexe ou de la religion des coupables : sans constituer une loi, les nouvelles directives ont tout le poids que leur donne leur origine, le « Sentencing Council » (ou Conseil des peines pénales, un organisme indépendant sous le parrainage du ministère de la Justice), qui a adressé un courriel à tous les juges du siège anglais et gallois. Ceux-ci doivent prendre en considération plusieurs caractéristiques des personnes condamnées pour une infraction pénale, et notamment si elles appartiennent « à une minorité ethnique, une minorité culturelle et (ou) à une communauté de foi minoritaire ».
Le Conseil invite notamment les juges à établir un « rapport présentenciel (PSR) » qui sera « normalement considéré comme nécessaire » avant toute condamnation pénale d’un délinquant ou d’un criminel issu d’une minorité ethnique, culturelle ou religieuse.
La discrimination positive fait son entrée dans le prononcé des peines
Voilà donc qui semble assurer aux personnes de couleur, aux musulmans, aux homosexuels ou aux trans – la liste des « minorités » est longue aujourd’hui et peut comprendre même les femmes, qui forment pourtant la majorité de la population – des peines de prison moins longues qu’aux autres, et ce par principe. Avis au mâle blanc hétérosexuel !
Le même courriel précise que les juges devront tenir compte du fait de savoir si un délinquant jugé coupable a été lui-même victime de la « traite des humains » – voilà qui promet aux migrants clandestins d’espérer des peines plus douces s’ils se font prendre en invoquant cette circonstance.
Le fuitage du courriel dans les médias a provoqué un tollé dans le monde politique : il faut avouer que cela fait désordre. Le ministre de la Justice du cabinet fantôme conservateur, Robert Jenrick, a été l’un des premiers à dégainer contre cette « justice à deux vitesses ». Pour lui, les recommandations du « Sentencing Council » font preuve d’un « parti pris criant » à l’encontre des chrétiens et des hommes blancs hétérosexuels. Il a ajouté que les directives « ébranleront fortement la confiance du public à l’égard du système de justice pénale » britannique.
Au Royaume-Uni, tollé contre la justice à deux vitesses
Le ministre de la Justice travailliste, Mme Shabana Mahmood, a fait connaître son « déplaisir » face aux recommandations et a annoncé qu’elle demanderait le retrait des directives. Mais étant donné que le Conseil des peines est indépendant, à l’instar des magistrats, elle n’a pas le pouvoir d’ordonner le retrait de la mesure.
Quant au Conseil des peines lui-même, il se défend d’avoir voulu instituer une discrimination positive en faveur des minorités.
Le « Sentencing Council » assure désormais que le ministère de la Justice – aussi bien sous les conservateurs que sous les travaillistes arrivés au pouvoir l’an dernier – étaient parfaitement informés du projet de mise en place des nouvelles directives depuis trois ans, et qu’aucun ministre n’a manifesté une quelconque opposition. Et ce malgré « 15 réunions » qui ont précédé l’établissement des directives en présence de représentants du ministère entre juillet 2022 et janvier 2025. Selon le président du Conseil, le juge (« Lord Justice ») William Davis, les conservateurs étaient même particulièrement demandeurs.
William Davis assure notamment que le cabinet de Shabana Mahmood avait été intégralement mis au courant ; les ministres ne peuvent « dicter » les peines prononcées, a-t-il tempêté, ajoutant qu’il allait demander des conseils juridiques quant aux pouvoirs du ministre sur le travail de l’entité qu’il préside.
La discrimination positive invoquée pour contrer une discrimination négative ?
Et de défendre la mesure prise par celle-ci qui consiste à demander aux juges d’avoir recours à un rapport PSR qui s’intéresse à la vie et aux circonstances particulières d’un coupable de manière systématique dès lors que ce dernier est issu d’une minorité, n’a jamais été condamné à de la prison, qu’il est « une femme ou enceinte » (on goûtera la correction politique de la formule…). L’addiction, le transgenrisme, les difficultés d’apprentissage de l’intéressé doivent également pousser le juge à commander un rapport PSR, selon les directives.
Dans sa lettre de six pages au ministre Mahmood, le Conseil soutient que les peines prononcées à l’encontre des personnes issues des minorités sont actuellement plus lourdes que celles retenues contre les autres et que l’idée des mesures est d’arriver à une plus grande « cohérence ».
Mais comme l’observe Selwyn Duke sur le site du New American, la politique « woke » et anti-Blancs en matière judiciaire n’a rien de très nouveau au Royaume-Uni – il suffit de penser à la manière dont les viols et exploitations de jeunes filles blanches par des gangs ethniques, notamment pakistanais, n’ont pas été poursuivis de peur de susciter du « racisme » à l’encontre des musulmans asiatiques. Ou aux émeutes qui ont fait suite à l’attaque terroriste contre des enfants à Southport : leur répression a été bien plus dure que celle frappant des émeutes ethniques. Ou aux poursuites pour de simples messages sur les réseaux sociaux, dès lors que ceux-ci émanent de membres des « majorités »…