En mars 2018, l’OMS lançait une fiction, la Maladie X, propre à exploiter la peur des pandémies qu’elle avait systématiquement entretenue dans le monde depuis H1N1 et Ebola. Deux ans plus tard, en 2020, l’OMS sonnait l’alerte contre un coronavirus réel, censément catastrophique, lançant l’ahurissant exercice d’ingénierie sociale connu sous le nom de covid 19. On assignait pour origine à ce virus censément terrible un malheureux pangolin sur le marché de Wuhan en Chine. Ceux qui parlèrent d’une erreur d’un laboratoire de la même ville furent traités de complotistes. Aujourd’hui la vérité émerge, mais l’OMS lance sans vergogne un nouvel essai : une nouvelle pandémie fantôme qui se déploie selon le scénario suivant : après la découverte des restes d’un mammouth, le virus se répand dans l’humanité. L’exercice, lancé à Genève, a pour nom Polaris. Une quinzaine de pays ont été choisis pour essayer des mesures propres, selon l’OMS, à répondre à la pandémie.
La découverte d’un mammouth à l’origine de la nouvelle pandémie
Voici comme notre confrère britannique le Telegraph présente l’exercice Polaris : « L’épidémie a commencé lorsqu’une équipe de scientifiques et de réalisateurs de documentaires a exhumé les restes d’un mammouth laineux dans la toundra arctique. En quelques semaines, les unités de soins intensifs étaient “débordées” et les systèmes de santé peinaient à faire face. Certains pays ont mis en place un traçage des contacts et des “quarantaines imposées”, tandis que d’autres ont adopté une approche plus laxiste – et ont assisté à la “propagation incontrôlée” d’une nouvelle maladie dangereuse. C’est le scénario trop familier auquel les ministres de 15 pays du monde entier ont été confrontés la semaine dernière lorsqu’ils se sont réunis pour tester leur préparation à la prochaine pandémie. » Cet exercice de réponse à une pandémie fantôme a été mené à Genève, au siège de l’OMS, sous la direction de Mike Ryan, le patron du programme des urgences médicales de l’OMS.
L’OMS soigne la mise en scène de sa pandémie fantôme mieux que la maladie X en 2018
Il s’agissait de simuler une pandémie fictive mais mortelle de variole du mammouth, due à un virus tout aussi fictif de la famille des orthopox, analogue à la variole, qu’on croit avoir été à l’origine de cinq cent millions de morts dans les siècles qui ont précédé son éradication en 1980, et à la variole du singe, variant qui peut être dangereux dans certains cas mais peu létal, et qui apparaît souvent en Afrique centrale. Les documents que s’est procuré le Telegraph donnent une bonne idée de la manière dont l’OMS et ses Etats membres seraient appelés à réagir en cas de nouvelle pandémie. De ce point de vue, l’opération ressemble au précédent exercice d’ingénierie sociale imaginé avec la Maladie X en 2018, augmentée des acquis du covid 19, et mise en scène de façon plus sophistiquée.
Après le pangolin fantôme, l’OMS teste le climat qui libère les virus
De même que la peur des zoonoses et de la rupture de la barrière de l’espèce avait fait inventer la fable du pangolin père du covid (avec l’aide des chauve-souris, comme dans un bon film de vampires), de même les connaissances récentes en paléontologie et la peur de la fonte des pergélisols du grand Nord et de la Sibérie sont utilisés pour donner une base « scientifique » à l’hypothèse d’un mammouth à l’origine de la nouvelle pandémie fantôme : « La recherche scientifique a démontré que des anciens virus peuvent rester viables dans le permafrost durant des milliers d’années », assure le guide de l’OMS sur l’exercice. « La fonte du permafrost causé par le changement climatique accroît l’inquiétude que soient relâchés des agents pathogènes qui sont pour l’instant inconnus de la médecine moderne. » Ici la peur du climat se trouve habilement combinée à la peur des pandémies.
L’OMS s’inspire du covid et de Jurassic Park
Et le document de l’OMS n’y va pas avec le dos de la cuiller. Le virus fantôme est à la fois très voyageur et très létal : « La variole du Mammouth est grave, avec une mortalité intermédiaire entre la variole et la variole du singe. » Pour corser l’exercice, l’OMS a conçu ce virus peu contagieux, de sorte qu’il soit maîtrisable, mais à condition qu’on lui oppose « des réponses coordonnées efficaces ». La fiction nous raconte l’expédition d’une « équipe multinationale de scientifiques », filmée par une équipe de cinéastes, qui se sont déplacés en Arctique pour étudier des restes de Mammouths tirés du permafrost. Dans une scène qui rappelle Jurassic Park, ils ont découvert un spécimen « remarquablement conservé » qu’ils ont décongelé sur place pour en analyser les tissus. Puis ils sont retournés dans leurs pays respectifs où ils sont tombés malades, « présentant des symptômes semblables à ceux de la variole ». Le scénario, s’inspirant d’un fait réel survenu en 2022 en Australie, imagine aussi une croisière de 3.500 personnes contaminée par un des chercheurs – cas d’école de cluster qui permet de calculer le taux de reproduction du virus.
Mammouth ou Pangolin, Guerre ou pandémie : Objectif peur
On n’entrera pas plus avant dans le détail du scénario, assez long et soucieux de tenir compte de ce qui s’est fait durant l’expérience du covid 19. Il importe seulement de savoir qu’il a été explicitement conçu pour convaincre les participants et le public que la diffusion de la variole du mammouth imaginée est « réaliste, conforme à sa capacité de se répandre partout sur la planète », et en même temps « maîtrisable si les pays collaborent ». Comme par hasard, pendant l’exercice Polaris, l’OMS a poursuivi ses négociations sur un nouveau traité sur les pandémies (l’ancien ayant été rejeté). Le Telegraph croit même savoir que la signature en serait imminente. Ni la guerre, ni la paix, ni Trump, ni Poutine, ni l’invasion de l’Europe, ni le ravage du Proche Orient, ni le remplacement du Pangolin chinois par les mammouths arctiques, n’arrêtera le processus de révolution mondiale et les exercices d’ingénierie sociale menés par l’OMS. Avec un objectif, la peur, qui est le plus grand moteur de l’humanité.