Une exoplanète montrerait des signes de vie, affirment des astrophysiciens de Cambridge

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Les médias multiplient les superlatifs pour rendre compte d’une découverte que les scientifiques eux-mêmes qualifient d’« énorme », « transformationnel » ( pardon pour la novlangue) : ils parlent d’un « fort soupçon » de « vie extraterrestre » sur une exoplanète située à 124 années-lumière de la Terre. Autant dire la porte à côté, même à l’échelle de la Voie Lactée, notre galaxie domestique. Le choix des mots est important. « Alien » en franglais, extraterrestre en français, cela fait tout de suite penser aux petits hommes verts, au film E.T., aux soucoupes volantes et autres fables autour de la vie intelligente ailleurs dans l’espace.

Vraie ou fausse, l’analyse par des astrophysiciens de l’Université de Cambridge en reste à l’état de conjecture, les informations sont données au conditionnel et avec toutes les précautions d’usage. Et au mieux, ils auraient trouvé la preuve de la présence de micro-organismes marins. C’est modeste, mais il est vrai que tout ce monde-là croit mordicus à l’évolution : montrez-leur un organisme monocellulaire vivant, et ils imaginent déjà Einstein.

 

L’université de Cambridge pense avoir trouvé un océan sur K2-18b

Voici ce qu’ils avancent : l’observation par le télescope spatial James Webb de la planète K2-18b, en orbite autour d’une étoile de la constellation du Lion, laisser penser qu’elle « semble » avoir une atmosphère contenant d’énormes quantités de sulfure de diméthyle, substance chimique que seuls produisent des organismes vivants comme le phytoplancton marin (en tout cas sur Terre…).

Sur cette exoplanète qui fait environ 2,6 fois la taille de la Terre, on a découvert une telle quantité de cette substance qu’elle représente 20 fois l’activité biologique de notre planète. Etant donné que la molécule de sulfure de diméthyle se dégrade assez rapidement, sa présence massive indiquerait que quelque chose continue de la produire. Ce serait l’indice le plus fort à ce jour de l’existence de la vie ailleurs dans l’univers, claironnent les chercheurs.

Pour Nikku Madhusudan, de l’Institut d’astronomie de Cambridge, « aucun mécanisme ne peut expliquer ce que nous voyons en dehors de la vie ». « Etant donné tout ce que nous savons de cette planète, un monde possédant un océan où foisonne la vie est le meilleur scénario que nous puissions proposer. Ce que nous voyons actuellement, ce sont les premières indications d’un monde “alien”, possiblement habité, et ce moment est révolutionnaire. »

 

Des signes de vie sur une exoplanète, et alors ?

On peut dire que depuis Camille Flammarion, qui consacre dans l’Astronomie populaire tout un chapitre à la vie extraterrestre qu’il est à deux doigts de décrire jusque dans les menus détails, la chasse au Martien, ou assimilé, est une constante dans certains milieux pour qui l’homme n’est pas un être d’exception dans l’univers mais un simple produit de l’évolution de la matière. Et surtout pas un être vivant doté d’une âme immortelle, d’une raison consciente et d’une destinée éternelle.

A cela s’ajoute la sous-culture des ovnis dont bruissent les réseaux sociaux, entre fake news et endoctrinement : on nous dicte de les attendre et de les craindre, avec leurs équipages forcément « supérieurs » et surpuissants.

Revenons à K2-18b. Cette exoplanète évolue dans la zone « Goldilocks » (Boucle d’Or) de son « soleil », là où il ne fait ni trop chaud ni trop froid pour que la vie puisse subsister. On l’imagine comme monde « hycéen » comportant un immense océan d’eau liquide recouvert d’une atmosphère riche en hydrogène ; il y ferait un peu plus chaud que sur Terre. Dans cette atmosphère on a déjà identifié par le passé du méthane et du dioxyde de carbone, signe potentiel de l’existence de la vie, mais ces deux substances chimiques sont également produites par des processus naturels, telle l’activité volcanique.

La découverte de la sulfure de diméthyle marque une rupture : des chercheurs affirment avoir passé un an à essayer de prouver qu’il y avait erreur, et « faire disparaître » le signal de sa présence. Sans succès. Il pourrait certes s’agir aussi de disulfide de diméthyle, qui lui est semblable, mais qui est aussi un signe de vie.

 

Seuls dans l’univers, ou voisins de phytoplancton ?

Le Pr Mashusudsan ne cache pas son enthousiasme : « Il pourrait s’agir du point de bascule, ou tout à coup la question fondamentale de savoir si nous sommes seuls dans l’univers va pouvoir recevoir une réponse. »

« L’étude est rigoureuse », tempère le Dr Ian Whittaker, spécialiste de la physique de l’espace, « mais la simple présence de ces molécules et le fait que cet exoplanète puisse être hycéenne, c’est-à-dire ayant les conditions qui rendent possible la présence d’eau liquide et d’une atmosphère à hydrogène, ne signifie pas nécessairement que la vie se soit déjà formée ou puisse se former sur cette planète ».

Et quelle vie, surtout ?

C’est sur la Terre que le Fils de Dieu s’est incarné, et sa Mère, la Vierge Marie, est reine de l’univers, reine du cosmos créé. Quoi que la science fasse découvrir – et Dieu sait si elle a l’habitude de se tromper, de devoir abandonner ses hypothèses et ses interprétations – la grande vérité, intangible et immuable, est là.

Les scientifiques sont ébranlés… Pas les croyants. Mais ceux-ci se posent quand même la question : à quoi prépare-t-on les hommes en leur présentant ainsi des récits sur l’existence, non prouvée, d’extraterrestres ?

 

Jeanne Smits