Si l’on additionne les 750 agences officielles de l’Etat aux 300 et quelques commissions, comités et conseils ad hoc nommés pour étudier tel problème particulier et y nommer des obligés, on parvient au total de 1.100, qui, c’est une bonne nouvelle, n’a pas augmenté depuis 2010. Il n’en va pas de même, hélas du budget alloué à ce magma. Il est passé de 50 milliards d’euros en 2012 à 77 milliards aujourd’hui, soit un bond de 54 %. L’inflation n’est pas seule en cause. Le nombre de leurs salariés est passé de 451.000 en 2012 à 490.000 en 2025. Si l’Etat cherchait vraiment à faire des économies, il y a encore du gras à ôter. La seule ADEME, l’agence de la transition écologique, a coûté 4,2 milliards en 2024. La Cour des comptes s’est penchée en 2021 sur une partie de ces agences, les « opérateurs de l’Etat » qui concentrent « presque la moitié des financements de l’Etat ». Et elle a constaté que 80 % de ces opérateurs n’avaient pas de contrat d’objectifs en 2020 – ce qui rend toute évaluation de leur efficacité impossible. En somme, tous les machins administratifs autour de l’Etat croissent sans contrôle et sans garantie d’efficacité. Matignon semble s’en être enfin avisé. « Un tiers des agences et des opérateurs » de l’Etat « qui ne sont pas des universités » seront « fusionnés ou supprimés », a promis dimanche le ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, prolongeant « la refondation de l’action publique » que François Bayrou vient d’annoncer. « C’est 2 à 3 milliards d’économies à la clé », a-t-elle affirmé sur CNews/Europe 1, avec notamment « moins d’emplois publics ». Voilà un objectif peu ambitieux, mais qui va dans le bon sens.