Pour la deuxième fois consécutive, le nouveau pape a été élu en deux jours de conclave et moins de huit tours de scrutin. Cette promptitude n’a pas été le signe d’un bon choix pour le cardinal Bergoglio devenu François premier, qu’en sera-t-il pour le cardinal Prevost devenu Léon XIV ? La question importe : en 2013, élu à 76 ans, François pouvait passer pour un pape de transition, mais Léon, à 69 ans, sauf maladie, devrait durer longtemps. C’est à ses fruits qu’on reconnaît l’arbre et il convient d’attendre pour apprécier le choix du conclave. Le choix du nom peut cependant donner un indice. Par François, Bergoglio avait choisi de rompre avec la tradition et de se rattacher à l’homme d’Assise, par Léon, Prévost se rattache à Léon XIII, l’homme de la doctrine sociale de l’Eglise, et aussi, concernant la France, du ralliement à la République. Selon le site Cardinalium Collegii recensio, qui recueille les opinions des cardinaux sur plusieurs sujets, ordination des femmes au diaconat, bénédiction des couples de même sexe, mise à l’option du célibat sacerdotal, restriction de la messe traditionnelle, accord entre la Chine et le Vatican, promotion d’une Eglise synodale, « il serait très proche de la vision de François en ce qui concerne l’environnement, l’aide aux pauvres et aux migrants, et la rencontre des gens là où ils se trouvent ». C’est aussi un fervent partisan de « l’Eglise synodale », il l’a lui-même dit au balcon de Saint Pierre. Sur la place des femmes dans l’Eglise, s’il a commenté favorablement la nomination de Sœur Simona Brambilla au poste de préfet du Dicastère pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, il s’oppose à l’ordination : « La tradition apostolique est quelque chose qui a été très clairement énoncé, surtout si l’on veut parler de la question de l’ordination des femmes à la prêtrise. » En somme, c’est ce qu’on appelle un « modéré ». On peut en espérer du meilleur et en craindre le pire. Dans les deux cas, il est recommandé de prier.