Le Mot : Droit à l’aide à mourir

Mot Droit aide mourir
 

Olivier Falorni, député du Modem, le parti du Premier ministre François Bayrou qui se dit catholique pratiquant, a déposé une proposition de loi visant à imposer aux Français le « droit à l’aide à mourir ». Les mots sont capitaux dans le débat actuel. Euthanasie, au début, cela n’effrayait personne, l’étymologie était séduisante, la belle mort, la bonne mort, mais à la fin, tout le monde comprenait, et cela faisait fuir le chaland qu’il s’agit de rassurer pour le tromper. Alors, les partisans du « progrès » ont trouvé une autre terminologie, « suicide assisté ». Pas mal, le mot assisté, car cela évoque l’aide médicale, la solidarité humaine. Mais il y avait encore suicide, comme dans homicide, c’est quand même violent. Alors le sous-ministre de la Santé, Yannick Neuder, conscient du « poids historique ou émotionnel » des deux termes, a jugé qu’ils « peuvent être perçus comme clivants ou réducteurs ». Comme c’est joliment dit. Les hommes en gris cultivent la grâce d’expression. La trouvaille de Falorni est particulièrement habile. D’abord, elle ouvre un nouveau droit, et c’est merveilleux. La mort, depuis toujours, est un fait pour l’homme. Grâce aux progressistes, elle devient de plus en plus un droit. Le droit à l’avortement, le droit de tuer le plus petit, le plus faible, le plus vulnérable, l’enfant à naître, a été solennellement inscrit dans la Constitution. Ce droit de tuer le plus faible a été donné à l’être qui a pour fonction de le protéger, sa mère : plus monstrueux n’est pas possible, avec l’aide de ceux qui ont pour mission de la soigner et de la conseiller, les médecins. Voilà maintenant qu’on invente un droit apparenté, le droit de tuer un autre être faible, le vieillard, le malade, le père, la mère. Et, cerise sur le gâteau, on lui donne en prime un droit supplémentaire, le libre choix pour celui qui va mourir de prendre le poison tout seul ou de se le faire administrer par un tiers. C’est merveilleux, la franc-maçonnerie. Maintenant, des discussions byzantines vont tâcher de préciser dans les textes qui autorisera, dans la pratique, le droit à mourir : un médecin ? Un collège de médecins ? Par écrit ? En réunion ? On en dispute âprement, de la gauche du centre droit à la droite du centre gauche, dans les loges et les fraternelles. Pendant ce temps, dans les rues, s’exerce de plus en plus tranquillement le droit à l’assassinat.