OMS : l’Accord mondial sur les pandémies prend forme… sous l’égide de la Chine

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« L’OMS peine à convaincre avec son traité mondialiste », disions-nous il y a très exactement un an. Mais elle vient de marquer son premier point. A l’issue de trois années de négociations intenses, l’Accord mondial sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies a été formellement adopté, mardi 20 mai, lors de l’Assemblée mondiale de la santé, réunion annuelle à Genève de tous les Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Officiellement, c’est pour « éviter les errements de la crise due au Covid-19 » : Macron a parlé devant les Français d’une « victoire pour l’avenir » (on se méfie d’emblée). Officieusement, c’est une centralisation des réponses sanitaires qui ne peut qu’inquiéter, car l’outil politique sera de taille et, malgré les promesses de l’OMS qui le disent fondamentalement non contraignant, son influence pourrait être si prégnante que les pays s’y soustrairaient difficilement.

Et qui s’est félicité d’« un rôle central de coordination » ? La Chine communiste dont l’exemplarité, en elle-même d’abord, mais aussi dans l’apparition puis la gestion du covid est quelque peu douteuse.

 

Accord mondial sur les pandémies : une victoire du multilatéralisme international

Rien n’est encore tout à fait acté. Bien que 124 pays aient voté en faveur (sur 194 Etats membres), l’accord n’est toujours pas contraignant. Il le deviendra seulement lorsque tous se seront entendus sur les dispositions exactes et annexes (qui seront encore débattues pendant 12 à 24 mois) de cet accord qui promet une réponse « efficace » et surtout « équitable » aux futures pandémies.

Cet accord sera à même de décrire la manière dont les pays devraient partager les renseignements médicaux pertinents et distribuer les fournitures et technologies médicales telles que les vaccins, ainsi que la manière de retracer l’origine des maladies pour les contenir. Ce n’est plus le « what else » de George Clooney, mais le « One Health », la même santé pour tous, concept très onusien.

Y a-t-il des non-alignés ? L’Argentine, le Costa Rica et les Etats-Unis n’ont pas voté, s’étant retirés des négociations depuis janvier. Ces derniers s’en sont d’ailleurs félicités, par la bouche de Robert F. Kennedy : « L’OMS n’a même pas reconnu ses échecs pendant le covid, et encore moins procédé à des réformes significatives. Au lieu de cela, elle a redoublé d’efforts avec l’Accord sur la pandémie, qui va pérenniser tous les dysfonctionnements de la réponse de l’OMS à la pandémie. » Il a déclaré que les autres pays devraient considérer le retrait des Etats-Unis comme un signal d’alarme.

Mais il y aussi tous ceux qui se sont abstenus, comme la Pologne, l’Italie, ou encore les Pays-Bas qui ont refusé « le chèque en blanc » comme a dit le chef du parti BBB (Mouvement agriculteur-citoyen), Caroline van der Plas, craignant une perte du contrôle démocratique : « Les accords internationaux ne doivent jamais porter atteinte à nos libertés constitutionnelles ni au droit à l’auto-détermination. »

 

Les critiques « propagent de la désinformation » selon l’OMS

Pourtant l’OMS se défend sévèrement de toute atteinte à la souveraineté des pays, assurant que les recommandations ne seront pas des obligations. « La souveraineté nationale en matière de prise de décision sanitaire est réaffirmée par l’accord sur la pandémie », a déclaré un porte-parole. Et le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, a agi de même en accusant les détracteurs de l’accord de diffuser « un flot de désinformation ».

Certes, il n’est nulle part mentionné une obligation de vaccination par exemple, un contrôle des voyageurs, ou une autorité spéciale sur la mise en place de confinements. Mais, comme le notait Molly Kingsley, cofondatrice du groupe de campagne UsForThem, citée par The Telegraph, l’OMS demeure « une autorité directrice et coordinatrice » et, en cas d’urgence de santé publique, il est évident que « les recommandations ou directives données par l’OMS et son directeur général seront susceptibles d’être suivies par les Etats membres ».

L’influence est un pouvoir. Qu’on se le dise.

De plus, parallèlement à cet accord, prennent place les réglementations sanitaires internationales, le fameux RSI dont la révision a été lancée en 2022 (nous en parlions ici) et qui va rigoureusement dans le même sens. Cet ensemble créera à terme un cadre international de gestion de la pandémie dirigé par des bureaucrates non élus, sans contrôle ni débat public ou parlementaire : en d’autres termes une gouvernance mondiale, imposée officiellement pour le plus grand bien de tous.

En Grande-Bretagne, où Keir Starmer a signé en catimini l’accord de l’OMS, des voix se sont élevées, parmi lesquelles celle de David Frost, négociateur-en-chef du Brexit, qui a dit au Telegraph : « Ce nouvel engagement en matière de droit international liera ce gouvernement et les gouvernements futurs aux décisions de l’OMS, y compris potentiellement sur les futurs confinements. Ils tenteront sans doute de faire valoir qu’ils ne sont pas liés par l’OMS, mais leurs conseillers juridiques, sous la direction du procureur général, soutiendront qu’ils n’ont pas le choix. »

 

L’OMS aux ordres de la Chine communiste ?

La Britannique Suella Braverman, ancien ministre de l’Intérieur, a soulevé un autre point crucial : « Cette décision confère davantage de pouvoirs à un organisme mondial de santé discrédité, qui a démontré à maintes reprises sa dépendance au Parti communiste chinois, ce même régime qui a dissimulé les origines du covid-19 et réduit au silence les lanceurs d’alerte pendant la propagation du virus à travers le monde. »

Mercredi, nous apprend Breitbart, un responsable chinois de la santé a effectivement déclaré au Global Times que la Chine jouait « un rôle central de coordination afin d’améliorer conjointement le système de gouvernance sanitaire mondial » et que cet accord était « guidé par la vision du dictateur Xi Jinping de bâtir une communauté mondiale de la santé pour tous ».

Il y a de quoi s’inquiéter ! Comme le rappelle Breitbart, les agences de renseignement internationales sont désormais convaincues que la « pandémie » a débuté par une violation des protocoles de sécurité à l’Institut de virologie de Wuhan, que Pékin a toujours cherché à cacher en détruisant les preuves scientifiques et en manipulant l’OMS par de fausses déclarations. Sans compter qu’il a quasi fallu une révolte populaire massive pour mettre fin à ses confinements inhumains.

Mais l’OMS marche avec Pékin main dans la main. Rappelons que l’Ethiopien Tedros Ghebreyesus, ancien marxiste, a été largement soutenu par la Chine dans son accession à la tête de l’OMS en 2017, puis en 2022.

 

Clémentine Jallais