Mariage en grande pompe : un fonctionnaire espagnol « s’épouse » lui-même

fonctionnaire espagnol épouse lui-même
 

Symbolique, à plus d’un titre, est le mariage du directeur général de la diversité de la Généralité de Valencia, Stéphane Soriano. Le haut fonctionnaire de cette région autonome espagnole s’est « épousé » lui-même vendredi dernier, entouré de sa famille et de ses amis, mais aussi de représentants du Partido Popular, le parti « conservateur » sous l’étiquette duquel il a lui-même été élu il y a près de 20 ans. Tous les ingrédients sont là : l’absurdité d’une cérémonie qui contredit toutes les fins du mariage et sa nature elle-même, le soutien de ceux à qui incombait le devoir d’éduquer ce jeune homme, la trahison politique des « conservateurs » à tout passer sous le rouleau compresseur de la Révolution, et le dénigrement d’une institution qui fonde et qui rend possible la vie en société.

Sans surprise, Soriano n’a quitté les lieux que pour aller rejoindre l’« Orgull Rural », la « marche des fiertés rurales » qui se tenait non loin de là à Lorcha, près d’Alicante. Pour que la boucle soit bouclée. Et il s’est filmé pour Instagram arborant fièrement son « alliance », qu’il a promis de donner au partenaire qu’il invitera peut-être un jour à partager sa vie.

 

L’Espagnol qui s’est « épousé » lui-même

S’il manquait « un fiancé » lors de la réception qui a eu lieu dans un rendez-vous de fête très prisé dans la région, « El Moli des Ballester » Benaguasil où il est né et dont il est conseiller municipal, Soriano a voulu honorer une promesse faite lors d’une visite sur les lieux il y a deux ans. C’est sur le ton de la plaisanterie qu’il avait alors réservé une date pour 2025 en expliquant aux propriétaires qu’il aurait bien trouvé d’ici là un partenaire à épouser.

Le jour avait été soigneusement noté et les propriétaires se sont rappelés à son souvenir… Mais pas de « partenaire » à l’horizon. Stéphane Soriano a décidé d’honorer sa promesse, mais alors qu’il aurait pu se contenter d’inviter ses proches pour « célébrer la vie », comme il l’a dit, il a fallu qu’il désacralise le mariage en prenant la chose à la rigolade – mais pas seulement.

Flanqué de son père et de sa mère (rayonnante), des fleurs à la boutonnière, c’est en procession « nuptiale » qu’il a fait son entrée derrière ses invités – parmi lesquels plusieurs ont pris la parole pour lui rendre hommage. Il a lui-même prononcé un discours en duplex (d’abord lui, et lui ensuite) avant de jeter son bouquet parmi les jeunes invités, à la mode américaine, pendant que sa mère versait des larmes d’émotion.

 

La dévaluation du mariage à son paroxysme

Soriano dit lui aussi qu’il gardera toujours cette journée en son cœur en se souvenant de l’amour des siens… mais il s’agit surtout du sien propre : l’amour de toute une vie, l’amour de soi-même, ironisait (à peine) un journal local, en notant qu’au moins le jeune homme ne connaîtra pas le divorce.

D’avec lui-même, peut-être. Du bon sens, de la décence, du bien, c’est déjà fait : le narcissisme triomphe ici avec l’approbation de tous ceux qui doivent craindre avant tout de passer pour ringards…

Mais si cette « sologamie » n’était qu’une vaste blague ? C’est possible – d’autres, le plus souvent des femmes, s’y « engagent » plus sérieusement. Dans tous les cas, ce n’est que l’ultime avatar de la perte totale de repères matrimoniaux signée par la fin du mariage indissoluble et ouvert à la vie.

Pour ce qui est de promouvoir la « diversité », on repassera. Impossible de faire moins ouvert à autrui ! Mais n’est-ce pas le propre même de toute la propagande de la « diversité » : mettre son propre moi au-dessus de tout, au point de chasser Celui qui a donné aux hommes sa loi d’amour ?

 

Anne Dolhein