Transport sanitaire des patients : le budget explose !

 

Alors que le gouvernement Bayrou tourne en rond dans ses contradictions insolubles entre le besoin d’économiser et celui de satisfaire ses clientèles, le rapport de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale, sur lequel il faudra revenir encore et encore, a levé un lièvre énorme : le transport sanitaire des patients. Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) du ministère de la Santé, il a atteint en 2023, hors transports d’urgence, 6,8 milliards d’euros, dont 6,4 d’argent public. C’est-à-dire que les Français payent maintenant près de six milliards et demi d’euros par an pour que des taxis ou ambulances transportent des patients qu’aucune urgence ne presse, pour leur confort personnel, avec la manne de primes perçues par les conducteurs. Et cela a littéralement explosé après le covid : + 17,5 % en 2021, 8,2 % en 2022, 10,9 % en 2023. 93 % de ce pactole est versé par l’Assurance maladie, le reste par les ménages et les mutuelles. Les malades dits « en ALD » (affection de longue durée) sont à l’origine des trois quarts de la dépense publique, et l’absence de ticket modérateur ne les incite pas à modérer leur demande. Les taxis coûtent particulièrement cher. Hors île de France, 82 % sont conventionnés, et ces courses constituent une source majeure de revenus pour eux.