L’Insee vient de publier la première étude évaluant l’impact des travaux d’isolation thermique réalisés dans les maisons individuelles sur la consommation réelle d’électricité et de gaz, à partir de données issues des compteurs communicants (du type Linky, qui servent enfin à quelque chose, et Gazpar) d’un million de ménages. Un échantillon de taille. Le résultat est décevant : en moyenne, pour l’habitat chauffé à l’électrique, les travaux ont fait baisser la note de 5,4 % (on espérait près de 3 fois plus). Pour le gaz, la baisse est de 8,9 % (on espérait le double). Pour les ménages chauffés à l’électricité ayant bénéficié de MaPrimeRénov’, les travaux d’isolation ont coûté 14.300 euros en moyenne et économiseront en moyenne 120 euros par an. Comme l’explique l’étude, « cela signifie que l’investissement nécessaire pour la réalisation des travaux n’est rentabilisé financièrement qu’à très long terme ». Exactement 119 ans, le calcul est facile à faire. Pour ceux qui se chauffent au gaz, ce sera moins long : la facture des travaux se monte à 13.700 euros et l’économie annuelle à 150 euros. Il ne faudra « que » 92 ans pour amortir l’opération. Quand on sait que cette usine à gaz coûte 169 milliards d’euros aux contribuables, on se prend à rêver que l’Etat revienne à ses missions régaliennes.