Lee Zeldin, administrateur de l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA), a défendu dimanche sur CNN la décision de son agence d’abroger les règles mises en place sous l’administration Obama visant à lutter contre le changement climatique par une réglementation stricte de secteurs entiers de l’économie. Elles reposaient sur un « rapport sur les dangers » remontant à 2009 selon lequel les gaz à effet de serre, tels le méthane et le dioxyde de carbone, menacent la vie humaine, en « accélérant » le changement climatique.
Cette simple affirmation était utilisée pour imposer des restrictions sur des industries comme l’énergie, les transports, l’industrie automobile – via la promotion des véhicules électriques notamment.
Des règles environnementales contre des dangers non réalisés
Zeldin a affirmé – en réponse à la journaliste de CNN visiblement abasourdie par les faits qu’il a alignés – que lorsque la règle sur la conclusion relative à la mise en danger a été adoptée, les administrateurs de l’EPA s’appuyaient sur des prévisions pessimistes qui ne se sont pas concrétisées, et que sa décision d’en finir avec les restrictions reposait sur « les faits de 2025 plutôt que sur les mauvaises hypothèses de 2009 ». Dans le même temps, il a souligné que l’agence qu’il préside avait outrepassé ses compétences et prétendant réglementer les émissions de « gaz à effet de serre » sans la moindre base légale et qu’il entend quant à lui s’en tenir au domaine légal et au pouvoir du Congrès américain. Ainsi, l’EPA est supposée prendre des mesures pour réduire la pollution atmosphérique susceptible de « mettre en danger la santé ou le bien-être » des populations. Les gaz à effet de serre – tel le CO2, nécessaire à la croissance des plantes – ne sont pas des « polluants atmosphériques »… même si la Cour suprême a décidé l’inverse en 2007.
Forte de cette décision, l’EPA avait annoncé dans son rapport sur les dangers, deux ans plus tard, que les gaz à effet de serre, y compris le dioxyde de carbone, sont associés au changement climatique et à ses effets connexes, notamment la modification de la qualité de l’air, l’augmentation des températures, la modification des phénomènes météorologiques extrêmes, l’augmentation des agents pathogènes d’origine alimentaire et hydrique, et l’augmentation des maladies allergiques.
C’est cela que conteste aujourd’hui le chef de l’EPA choisi par Donald Trump.
Lee Zeldin met en cause la légalité des restrictions de l’EPA
Lee Zeldin cherche ainsi à mettre en œuvre concrètement la mesure prise par Donald Trump dès le premier jour de son second mandat présidentiel : le décret 14.154 visant à « libérer l’énergie américaine ». Au milieu de ce décret, un paragraphe exige que l’administrateur de l’EPA soumette des recommandations sur la légalité et le maintien de l’applicabilité de la conclusion du « rapport sur les dangers » de la Clean Air Act.
En 2025, l’EPA veut donc annuler les conclusions de 2009 sur les risques, d’abord en éliminant toutes les normes d’émission de gaz à effet de serre pour les véhicules à moteur, y compris celles fixées initialement en 2010 et 2011. Cette abrogation de la réglementation permettra aux Américains d’économiser 54 milliards de dollars par an, soit plus de 1.000 milliards de dollars au total, annonce l’EPA.
Ses nouvelles directives remettent en question les hypothèses scientifiques qui sous-tendent la conclusion de 2009 sur les dangers, affirmant que les gaz à effet de serre pourraient être moins nuisibles à l’économie qu’on ne le pensait auparavant, et que le « consensus scientifique » sur le changement climatique, y compris celui du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies ne l’affirme.
Quand on abroge les règles environnementales, on libère la richesse
Ce renversement – ou ce « séisme », pour reprendre le langage des alarmistes de tout poil – repose sur une réévaluation de la littérature scientifique. Un nouveau rapport du Groupe de travail sur le climat 2025 du ministère américain de l’Energie affirme ainsi que les modèles informatiques ont surestimé les risques d’un réchauffement de la planète et sous-estimé les avantages sociétaux de la combustion des combustibles fossiles, car le dioxyde de carbone a des effets positifs sur la croissance des plantes et l’augmentation de la productivité agricole. Ils ont également constaté que les mesures politiques américaines auraient en tout état de cause un impact minimal sur le changement climatique mondial, car elles ne représentent qu’une petite part des émissions mondiales.
La gauche américaine hurle à l’inconscience. Mais comme l’a dit Lee Zeldin à CNN, l’EPA s’est appuyé sur les « prévisions les plus pessimistes » de l’éventail d’annonces proposées par le rapport sur les dangers – et « elles ne se sont pas réalisées ».
Avant de donner ces explications, Zeldin avait dénoncé les images choisies par CNN pour illustrer le sujet : des usines rejetant des gaz polluants. Rien à voir, disait-il. Mais c’est bien ainsi que l’opinion publique est frauduleusement orientée.