Le rapport de la commission d’enquête sur les « effets psychologiques de TikTok sur les mineurs » est présenté aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Adopté à l’unanimité des 28 membres de la Commission, ce rapport de 273 pages rédigé après l’audition de 178 experts, condamne sans hésitation « un des pires réseaux sociaux à l’assaut de notre jeunesse ». Selon la rapporteuse Laure Miller, de Renaissance, « c’est une entreprise qui se fiche de la santé mentale de nos jeunes ». Pour elle, il y a « un lien de corrélation clair entre la dégradation de la santé mentale des jeunes et une utilisation intensive des réseaux sociaux », en premier lieu TikTok. C’est pourquoi la commission recommande de l’interdire totalement aux moins de 15 ans, avec, pour les 15-18 ans, des règles restrictives, dont le « couvre-feu numérique de 22 heures à 8 heures ». Elargissant le débat, elle préconise aussi d’interdire les téléphones portables dans tous les collèges et lycées. Afin de limiter le « pouvoir immense » pris par les algorithmes, Laure Miller propose au niveau européen des négociations pour que les plateformes diversifient leurs contenus et réintroduisent une part d’aléatoire et permettent aux utilisateurs de personnaliser leur expérience, pour éviter les phénomènes de « bulles de filtres » et de « spirales de contenus néfastes ». Elle veut même offrir aux utilisateurs des réseaux sociaux le choix entre plusieurs algorithmes, ce qui garantirait « un réel pouvoir de décision sur leur expérience numérique ». Le pluralisme algorithmique, en quelque sorte. Jolie idée, mais qui pose des problèmes techniques et juridiques.