Comme l’ensemble des pays d’Europe de l’Ouest, où de nombreuses écoles accueillent des élèves musulmans issus de l’immigration ou venus lors de telle ou telle vague de demandeurs d’asile, la région de Hambourg en Allemagne ne manque pas de ces jeunes de culture non chrétienne. Mais loin d’être victimes de racisme ou de discrimination, comme l’assurent si volontiers les médias officiels, nombre de ces adeptes de l’islam tendent désormais à imposer leurs règles dans le cadre scolaire. Au point que certains parlent même de « harcèlement » et de « pressions religieuses », ou de « califat de la peur » alimenté par des influenceurs sur TikTok.
Avant le départ pour les grandes vacances, les médias régionaux évoquaient déjà les préoccupations de parents et d’enseignants qui rapportaient des « incidents extrêmes » dans certains quartiers de Hambourg où les menaces religieuses se multipliaient dans les écoles. Ne pas porter un foulard en classe pouvait exposer une jeune fille aux insultes de ses « camarades ». Refuser de jeûner pendant le ramadan exposait pareillement au dénigrement.
Du côté des musulmans pratiquants, plusieurs écoles ont constaté le refus de certains élèves de participer aux cours de musique, ceux-ci étant jugés « haram », c’est-à-dire, impurs, en islam.
Des écoles allemandes sous la pression de l’islam
Quant aux réunions parents-professeurs, elles sont aussi devenues difficiles : les mères, musulmanes ou non, auraient été interdites de parole au motif que les femmes ne peuvent s’exprimer que si les hommes leur en donnent l’autorisation, comme le note aujourd’hui le Hamburger Abendblatt.
Une question a même été posée au Sénat à ce sujet par un député CDU chrétien-démocrate, Sandro Kappe, au Parlement régional ; et la publicité donnée au thème a donné lieu à de nombreux témoignages de parents et d’enseignants confirmant la réalité de cet état de fait, même si d’autres ont attesté de ce qu’il existe aussi des établissements où règne une atmosphère d’« harmonie » et de « tolérance ».
Mais la chose a été prise suffisamment au sérieux pour que le groupe parlementaire CDU dépose une motion devant la commission régionale Bramfeld-Steilshoop-Farmsen-Berne – autant de quartiers de Hambourg – pour dénoncer des développements qualifiés d’« inquiétants » et d’« extrêmement dangereux ». Juste avant les vacances d’été, des représentants des autorités scolaires et des communautés religieuses ont signé une déclaration dans laquelle ils soulignent que les crèches et les écoles de Hambourg ne tolèrent aucune forme d’agression ou de discrimination.
Depuis lors, la chaîne de signalement qui permet de faire remonter ce type d’incident a été renforcée et les enseignants et directeurs d’école ont reçu des consignes pour réagir et pour demander de l’aide le cas échéant. Une usine à gaz un peu compliquée avec l’intervention d’un institut régional et d’autres comités théodule, mais des sanctions et des mesures relevant du droit du travail doivent être mises en œuvre, selon ces directives.
Un véritable « Califat de la peur »
A l’assemblée du district de Wandsbek, autre quartier de Hamburg, Mara Sommerhoff, de l’institut régional pour la qualification et le développement de la qualité dans les écoles, ainsi qu’un conseiller à la prévention de la violence, ont souligné que l’on est face à des cas isolés plutôt qu’à un problème généralisé dans les écoles. Notons que ce district est politiquement représenté par les sociodémocrates du SPD, et en l’occurrence son élue au Bundestag s’appelle Aydan Özoğuz, ancien commissaire à rang de ministre d’Etat d’Angela Merkel, chargée de l’immigration, des réfugiés et de l’intégration. « Il n’y a pas de problème généralisé d’extrémisme et de discrimination dans les écoles de Hambourg », a en tout cas déclaré Mara Sommerhoff.
Tel n’est pas l’avis de tous, cependant. Certains médias allemands cités par InfoCatolica estiment que le problème a été délibérément minimisé par les autorités éducatives, et évoquent au contraire des tentatives de conversion forcée ou de harcèlement systématique, au point que certaines familles ont préféré changer leurs enfants d’école.
Le problème va jusqu’à une sorte de complicité de la part des responsables scolaires. Ainsi, dans le Land de Schleswig-Holstein, à la frontière danoise, des mesures ont été mises en place à des fins prétendues d’intégration. Mais s’agissant de la reconnaissance des fêtes islamiques et de la mise en place de cours d’instruction religieuse musulmane dans les écoles publiques, c’est plutôt l’islam qui est ainsi favorisé et incité à s’imposer davantage.
Quand le harcèlement se produit, avertit le psychologue palestinien Ahmad Mansour, de nombreux professeurs évitent d’intervenir de peur d’être taxés de racisme. Ainsi la boucle est bien bouclée.