La réalité virtuelle pour faire croire au réchauffement climatique

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Une nouvelle étude menée par Stanford University pense avoir trouvé la solution au désintérêt du vulgum pecus pour le thème du réchauffement climatique. Il faut plonger ces braves gens dans des expériences immersives de réalité virtuelle, afin que l’impact catastrophique du changement climatique leur semble plus réel et capable d’affecter leur propre vie.

Munis de leurs casques, des cobayes de l’étude ont été invités à explorer des environnements réalistes qui leur donnaient l’impression de se trouver au milieu d’inondations causées, bien entendu, par le « réchauffement » (puisqu’aussi bien on ne dispose pas vraiment d’exemples sûrs, réels et spectaculaires). Cela a permis de développer chez eux des connexions émotionnelles plus fortes et une inquiétude plus importante que parmi le groupe contrôle qui n’était exposé qu’à des images statiques – ces mêmes images que les médias nous mettent sous les yeux pour illustrer la sécheresse ou la submersion des côtes.

Cette idée d’établir des « connexions émotionnelles » afin de manipuler le public en vue de lui faire adopter une action significative La nouvelle parmi les experts de la propagande climatique. Il s’agit d’abolir la « distance psychologique » entre l’évocation de problèmes théoriques et la réalité. Il suffit que la cible de la propagande soit amenée à visiter des villes inondées ou des villes victimes de sécheresse. Même si rien de tout cela n’est vrai, l’effet sera palpable.

 

Mettre en scène ce réchauffement climatique qui tarde

Bref, on installe délibérément une forme dirigée d’empathie et une peur liée à l’urgence décrite, et de plus, précise l’étude de Stanford, la technique permet de franchir des frontières politiques et démographiques : on a pu démontrer en effet que les gens de tous horizons réagissaient de la même manière à la vue des images immersives.

L’étude a notamment montré que le recours à la réalité virtuelle fonctionne particulièrement bien pour les lieux lointains en réduisant cette fameuse distance psychologique et en renforçant ce qu’ils appellent la frustration climatique. Elle permet aussi de réduire l’indifférence et d’augmenter la perception du risque par rapport aux images statiques.

 

La réalité virtuelle permet un storytelling d’une efficacité inédite

Avec satisfaction, les auteurs soulignent que cette technique permet de promouvoir le « climate storytelling » : raconter des histoires sur le climat. Des histoires ? Ou des sornettes ?

Cette étude nous laisse en tout cas deviner comment s’exercera la propagande de demain, et pas seulement dans le domaine du climat, soyons-en sûrs…

 

Anne Dolhein