A la COP30, la censure progresse : Déclaration sur l’intégrité de l’information relative au changement climatique

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La France fait partie des douze pays qui ont signé la « Déclaration sur l’intégrité de l’information relative au changement climatique » qui fait état des prétendues « menaces » que la liberté d’expression et la liberté de la presse font peser sur la vérité officielle sur le réchauffement du climat d’origine anthropique. Lancée à l’initiative de l’ONU et de l’UNESCO (par la voix de la directrice générale de cette dernière, Audrey Azoulay) lors du sommet du G20 à Rio de Janeiro en 2024, elle est d’ores et déjà présentée comme un acquis important de la COP30 à Belém, au Brésil. C’est d’ailleurs une première : jamais ceux qu’on appelle aujourd’hui les « négationnistes » du climat n’ont été visés de manière aussi nette dans le programme d’action de la COP. On va vers l’établissement d’une vérité officielle imposée de manière contraignante, et d’une censure assumée.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a ainsi ouvert la COP30 lundi dans la ville amazonienne de Belém en appelant les dirigeants du monde à « vaincre » les « négationnistes » du climat. « Nous vivons à une époque où des obscurantistes rejettent les preuves scientifiques et attaquent les institutions. Il est temps d’infliger une nouvelle défaite au négationnisme », a-t-il déclaré, ajoutant que la COP30 sera la « COP de la vérité » à l’ère des « fake news et des déformations ».

A l’approche de la réunion de Belém, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait lui aussi parlé en ce sens, osant affirmer : « Les scientifiques et les chercheurs ne devraient jamais craindre de dire la vérité. » Comme s’ils étaient menacés ! C’est au contraire le libre débat qui fait partie de la recherche de la vérité en matière scientifique qui l’est…

 

La Déclaration sur l’intégrité de l’information promeut une censure discrète

Mais sans doute est-ce une réaction des tenants du discours dominant aux climato-scepticisme de Donald Trump qui alimente l’initiative – et une certaine nervosité face à l’essor des médias indépendants, des réseaux sociaux et d’Internet. Ce sont en effet ces sources d’informations non officielles qui ont renforcé les critiques légitimes à l’égard du programme dit « changement climatique d’origine humaine », exprimées par de nombreux scientifiques, parmi lesquels des prix Nobel.

« Plutôt que de répondre aux préoccupations concernant les résultats désastreux des prévisions climatiques de l’ONU, l’échec des énergies “vertes” et l’hypocrisie stupéfiante des prosélytes de la “religion” du climat qui parcourent le monde en jet privé, émettant des quantités massives de carbone, l’ONU s’est tournée vers la censure et le contrôle du discours », note The New American.

« Lula » da Silva a dressé devant la COP30 un portrait effrayant des « négationnistes » : « A l’ère de la désinformation, les obscurantistes rejettent non seulement les preuves scientifiques, mais aussi les progrès du multilatéralisme. Ils contrôlent les algorithmes, sèment la haine et répandent la peur. Ils attaquent les institutions, la science et les universités. » Prétendre que les « obscurantistes » contrôlent les algorithmes défie l’entendement.

 

Sur le changement climatique, la COP30 ne veut voir qu’une seule tête

En réalité, c’est l’ONU qui a ouvertement reconnu avoir manipulé les algorithmes en partenariat avec Google afin de donner la priorité aux discours de l’ONU sur le changement climatique. Melissa Fleming, sous-secrétaire générale des Nations unies chargée de la communication mondiale, explique : « Par exemple, si vous tapez “changement climatique” dans Google, vous obtiendrez en tête de vos résultats toutes sortes de ressources des Nations unies. » La collaboration a commencé lorsque les responsables de l’ONU ont été « choqués de constater qu’en tapant “changement climatique” dans Google, les informations les plus en vue étaient incroyablement déformées ».

Mais cela ne leur suffit pas : il s’agit de clouer le bec à ceux dont les opinions – ou plutôt les constats – divergent. Tout d’abord, la Déclaration reconnaît la nécessité d’aller jusqu’à contrôler le discours afin de poursuivre la propagande apocalyptique de l’ONU sur le climat.

Nous sommes « préoccupés par l’impact croissant de la désinformation, de la mésinformation, du déni, des attaques délibérées contre les journalistes, les défenseurs, les scientifiques, les chercheurs et autres voix publiques spécialisés dans l’environnement, ainsi que par d’autres tactiques utilisées pour saper l’intégrité des informations sur le changement climatique, qui nuisent à la compréhension du public, retardent les mesures urgentes et menacent la réponse climatique mondiale et la stabilité sociale », affirme ce nouveau texte, signé à ce jour par la Belgique, le Brésil, le Canada, le Chili, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, la Suède et l’Uruguay.

Les pays signataires font également référence au Global Digital Compact, adopté par les membres de l’ONU lors du Sommet de l’avenir en 2024, qui établit un cadre mondial pour la coopération numérique en matière d’intelligence artificielle, de contrôle des algorithmes et de contrôle numérique.

 

COP30 : l’information entre censure et propagande

En promouvant et en soutenant la « durabilité d’un écosystème médiatique diversifié et résilient », les pays signataires affirment que le discours sur le changement climatique d’origine humaine ne peut résister à un examen minutieux sans « un accès équitable à des informations précises, cohérentes, fondées sur des preuves et compréhensibles sur le changement climatique pour toutes les parties prenantes ». Cela suppose, c’est clairement dit, que les gouvernements fassent pression sur les responsables des réseaux internet afin que ceux-ci « évaluent l’architecture des plateformes afin de voir si et comment elle contribue à compromettre l’intégrité de l’écosystème d’information sur le climat, en fournissant aux chercheurs un accès aux données afin de garantir la transparence et de constituer une base de données factuelles ».

Tout au long du document il est question du respect de la liberté d’expression et d’information et de la protection des journalistes qui « enquêtent sur les questions climatiques », mais on précise tout de même qu’il doit s’agir d’« information et de journalisme fiables ». La fiabilité étant définie, ainsi qu’on le comprend à travers les autres dispositions de la Déclaration, par la conformité au discours officiel…

Celui-ci contient de nombreux appels à aligner le discours de manière internationale et à le répandre de manière soutenue à travers « l’éducation, la formation, la sensibilisation du public, la participation du public, l’accès public à l’information et la coopération internationale avec le dessein de donner aux citoyens et aux communautés le pouvoir de répondre à l’urgence climatique ».

 

La Déclaration sur l’intégrité information promeut la pensée unique

La Déclaration poursuit en affirmant qu’il faut « favoriser la coopération et le renforcement des capacités au niveau national, entre les Etats, les organisations multilatérales, les universités, la société civile et le secteur privé afin de lutter contre les menaces qui pèsent sur l’intégrité de l’information sur le changement climatique, conformément aux normes internationales en matière de liberté d’expression, soutenir le développement d’informations résilientes et pluralistes sur les écosystèmes liés au changement climatique, protéger ceux qui rendent compte et mènent des recherches sur les questions climatiques, sensibiliser davantage le public au changement climatique et renforcer la confiance dans la science du climat et les politiques fondées sur la science ».

Derrière le charabia, c’est bien la pensée unique qui est promue. Et s’il n’est pas prévu d’appareil répressif – ce serait trop voyant – les fournisseurs d’internet et les réseaux sociaux sont tout de même invités à exercer un contrôle sur ce qui est mis en ligne.

Le texte s’achève sur un appel aux dons au Fonds global pour l’intégrité de l’information sur le changement climatique, administré par l’UNESCO. Non contents de bâillonner les dissidents, ils veulent encore renforcer et financer le bâillon…

 

Jeanne Smits