Né à Beynat, en Corrèze, le 20 février 1808, dans une famille bourgeoise, neveu et filleul d’un prêtre réfractaire, mais aussi neveu, par la même branche, d’un député ayant voté la mort de Louis XVI, il fut éduqué par son parrain. Après avoir hésité entre la Trappe et la médecine, il entra au séminaire diocésain de Servières, en Lozère, en 1824, puis aux Missions étrangères de Paris en 1829.

Ordonné prêtre à Bayeux le 21 novembre 1830, il fut immédiatement envoyé en mission en Asie. Il débarqua à Macao en juillet 1831. Il mit la traversée à profit pour apprendre le mandarin et le vietnamien. En 1832, il débarqua clandestinement à Saïgon, d’où il rejoignit sa mission dans le sud du Tonkin. Là, il exerça son ministère malgré la persécution, bâtissant séminaires et écoles.

En 1838, Pierre fut arrêté après avoir été dénoncé par un « ami ». De sa prison, il apprit sa nomination comme évêque in partibus d’Acanthe et vicaire apostolique de l’ouest du Tonkin. Condamné sommairement à mort, il fut décapité le 24 novembre 1838, à Dong Hoi. Le bourreau, qui avait bu pour se donner du courage car il appréciait sa victime, dut s’y reprendre à sept fois. Béatifié par Léon XIII le 27 mai 1900, Pierre Dumoulin-Borie fut canonisé par Jean-Paul II le 19 juin 1988.