Les apprentis-sorciers de la transition : l’éolien réchauffe la mer, le solaire la ville

Transition éolien réchauffe solaire
 

Une étude menée par l’université de Hawaï sous la direction du professeur Hyodae Seo, portant sur plusieurs grands parcs éoliens de la côte est des Etats-Unis, et publiée en novembre 2025 dans la revue Science Advances, conclut que l’éolien réchauffe la mer sur laquelle il est implanté, de manière très sensible et bien au-delà de la zone d’implantation. Cela illustre l’effet négatif de l’éolien sur l’environnement, que corroborent d’autres études, menées en Espagne ou au Kenya, où il dessèche les terres. Autre exemple de la face contre-productive de la transition énergétique et du choix des énergies dites « renouvelables », l’incidence du solaire photovoltaïque sur les îlots de chaleur en ville. Dans les zones tropicales, où l’été, quand la température ambiante monte, le rendement de la transformation de lumière en électricité baisse et une part plus importante se transforme en chaleur, accroissant ainsi paradoxalement un réchauffement que le solaire est censé réduire. En somme, en imposant massivement des choix techniques pour changer le climat avant qu’un vrai débat sur celui-ci ait eu lieu, les idéologues réchauffistes agissent en apprentis-sorciers : cela au moment où l’un des plus célèbres d’entre eux, Bill Gates, s’apprête à financer la « géo-ingénierie » qui réduirait les températures mondiales en réfléchissant le rayonnement solaire.

 

L’éolien réchauffe la mer à des dizaines de kilomètres du parc

Pour faire court, l’étude du professeur Hyodae Seo montre que les parcs éoliens en mer réchauffent l’océan environnant jusqu’à 0,4 °C, cela s’expliquant par une interaction entre l’océan et l’atmosphère. Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont étudié principalement deux grands parcs situés au large de la côte des Etats-Unis, ceux du Massachusetts et du New Jersey. Ils ont observé un réchauffement compris entre 0,3 degré et 0,4 degré à proximité immédiate des parcs éoliens. Par comparaison, le réchauffement de la surface de la mer relevé par satellite depuis 1979 est de 0,13 degré par décennie. Ce réchauffement de 0,3 degré n’a été observé ni en pleine mer, ni dans les zones côtières sans éoliennes. Autre observation : la zone de mélange de l’eau, dans le parc éolien, est devenue moins épaisse, réduite d’un mètre, soit de 20 %. Autre observation, le ralentissement du vent à la hauteur du moyeu de l’éolienne est compris entre 20 et 30 %, elle est moindre à dix mètres de la surface de la mer, entre 5 et 10 %. Enfin, le réchauffement observé s’étend à plus de dix kilomètres autour du parc éolien, parfois à beaucoup plus.

 

Le solaire photovoltaïque accroît les îlots de chaleur en ville

Voilà une nouvelle indication que l’éolien n’est pas seulement une catastrophe économique mais une erreur écologique. Comme nous l’avons noté ici, les champs d’éoliennes délirants du Roussillon et de la Catalogne sont sans doute co-responsables des sécheresses constatées localement, et des études documentées établissent le fait pour la Chine et le Kenya. Mais le solaire, en l’espèce le photovoltaïque, n’est pas exempt d’effets secondaires contre-productifs. Surtout en ville. Selon une étude publiée dans Nature Cities par l’Université australienne de Nouvelles Galles du Sud, l’usage de panneaux solaires sur tous les toits de la ville, par exemple, causerait un réchauffement de 1,5 degré Celsius de la température de Calcutta. Pourquoi ? Parce qu’une partie de la lumière perçue par les capteurs solaires se transforme en chaleur. La température de la face exposée à la lumière d’un panneau approchant 80 degrés, elle atteint après diffusion dans le panneau 70 degrés dans la face arrière, et se diffuse dans la toiture. Un phénomène aggrave la chose : plus il fait chaud, plus le rendement du solaire photovoltaïque baisse, et plus il produit de chaleur.

 

Bill Gates, apprenti-sorcier apparemment repenti, persévère

L’étude montre également que les panneaux solaires photovoltaïques « en toiture modifient significativement les bilans énergétiques de surface urbains, les champs météorologiques de surface, la dynamique de la couche limite urbaine et la circulation des brises marines. Une analyse comparative avec des villes telles que Sydney, Austin, Athènes et Bruxelles confirme ces résultats ». Tout cela n’est pas énorme, ni dramatique, ni sans remède, mais montre que le monde s’est lancé, à partir d’un constat non fait et d’une interprétation non vérifiée, dans une course à certains équipements dont on n’a ni prévu ni mesuré les effets. Le plus tristement drôle est que les apprentis-sorciers prétendent agir au nom du principe de précaution. Sans doute l’exemple le plus spectaculaire de ce type d’aberration est-il Bill Gates : longtemps grand pontife du terrorisme réchauffiste, il vient de modifier son discours tout en se lançant à fond dans le financement des techniques de géo-ingénierie permettant de dévier l’énergie solaire « si le climat atteint un point de bascule ». C’est en somme l’apprenti-sorcier des apprentis-sorciers : il se réserve le droit de modifier la vie sur terre « au cas où », et d’en tirer profit et pouvoir.

 

Pauline Mille