Nucléaire russe : entre rodomontades et réalité

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Assez régulièrement, Vladimir Poutine nourrit la psychose de guerre entretenue par les dirigeants européens pour masquer leur faillite, relancer les industries d’armement et maintenir tant l’OTAN que l’UE, en se disant « prêts » à faire la guerre ou en rappelant la puissance « nucléaire » de l’Europe. Mais pendant toutes ces agitations, la collaboration nucléaire russe au projet ITER continue avec une régularité d’horloge. Depuis 2006, 7 puissances l’Union européenne, les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud contribuent à l’élaboration et la construction d’un réacteur de fusion à froid, ITER, situé à Cadarache en France. Les réacteurs nucléaires actuels produisent de l’énergie par la fission des atomes, à la manière d’une bombe A maîtrisée, qui utilise beaucoup de combustible et produit beaucoup de déchets. La fusion à froid, si elle est mise au point, produira beaucoup plus d’énergie par la fusion des atomes, à la manière d’une bombe H maîtrisée – avec peu de combustible et quasiment pas de déchet. En quelque sorte une source d’énergie propre pratiquement inépuisable. C’est ce qui a poussé les principales puissances du monde à collaborer sur le projet ITER, dont les premiers essais, malgré les soubresauts géopolitiques d’aujourd’hui, sont prévus pour 2034. Malgré l’opération spéciale en Ukraine, la Russie a livré en 2022 les aimants supraconducteurs pour le confinement du plasma. Et aujourd’hui, à la mi-novembre 2025, malgré les sanctions, elle a livré le premier des quatre bancs d’essai indispensables pour valider la stabilité des aimants avant l’assemblage final. Avec une régularité d’horloge que les déclarations des uns et des autres n’ont pas troublée.