300.000 signatures pour la pétition contre les nouveaux vitraux de Notre-Dame

300.000 signatures vitraux Notre-Dame
 

Six vitraux de Viollet-le-Duc épargnés par l’incendie du 15 avril 2019 ont été déposés et nettoyés, prêts à être replacés, mais Emmanuel Macron a décidé en 2023 de les faire remplacer par une œuvre contemporaine. Il a maintenu sa décision malgré l’avis contraire de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture émis solennellement en juillet 2024. Le ministère de la Culture a ouvert une « consultation » qui a choisi le projet de la « plasticienne » Claire Tabouret. Celle-ci expose en ce moment au grand Palais les cartons grandeur nature (hauteur : 7 mètres) des futurs vitraux, qui ne témoignent pas d’une grande connaissance de l’art du vitrail. Mme Tabouret avoue dans son dossier de presse : « Il s’agit ici de la plus grande œuvre que j’ai réalisée jusqu’à présent. C’est aussi la première fois que je dois composer ainsi avec le rythme de l’architecture. » Ces cartons, suscitent chez les spécialistes de vives critiques, que La Tribune de l’Art relaye abondamment, puisqu’elle s’oppose depuis le début, voilà deux ans, du projet, et a lancé une pétition contre, qui a dépassé les 300.000 signatures.

 

Une pétition, 300.000 signatures pour appuyer des recours en justice

L’association Sites & Monuments a déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris pour annuler ou résilier le marché public, qui a été rejeté fin novembre. Mais elle prépare deux autres actions, l’une en référé, l’autre sur le fond, contre la décision même de remplacer les vitraux, que la pétition et ses 300.000 signatures viennent appuyer. La Tribune de l’Art juge les cartons de Claire Tabouret « d’une médiocrité insigne », mais c’est affaire de goût. D’autres reprochent à la plasticienne, protégée par le milliardaire François Pinault, donateur de 100 millions d’euros pour la reconstruction de Notre Dame, d’être plus préoccupée des conformismes du temps (afficionada d’Adama Traoré et amatrice de clandestins) que de la foi catholique. Quand on l’écoute, elle ne semble pas en effet s’aviser que la Pentecôte, que prétend illustrer son projet, a fondé l’Eglise et lui a donné la promesse du salut : « J’ai été emportée par la beauté, la poésie du thème de la Pentecôte, choisi par l’archevêque de Paris. Cette idée d’harmonie, d’hommes qui parviennent à s’unir, à se comprendre malgré la diversité de leurs langues, cette folle espérance, j’ai eu envie d’y participer. On vit dans un monde tellement divisé, chaotique, effrayant… »

 

Le droit international contre les nouveaux vitraux de Notre-Dame

Rien de plus mondain que cette déclaration passe-partout : mais c’est affaire de conviction religieuse. Il existe cependant une base juridique solide qui interdit formellement le remplacement gratuit (façon de parler : l’affaire doit coûter quatre millions d’euros) décidé par Emmanuel Macron : la Charte de Venise, charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites, édictée par le 11ème congrès international des architectes et des techniciens des monuments historiques en 1964 à Venise et adopté par l’ICOMOS. Elle stipule en toutes lettres à son article 7 : « Le monument est inséparable de l’histoire dont il est le témoin et du milieu où il se situe. En conséquence le déplacement de tout ou partie d’un monument ne peut être toléré que lorsque la sauvegarde du monument l’exige ou que des raisons d’un grand intérêt national ou international le justifient. » Et à son article 8 : « Les éléments de sculpture, de peinture ou de décoration qui font partie intégrante du monument ne peuvent en être séparés que lorsque cette mesure est la seule susceptible d’assurer leur conservation. »

 

P.M.